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lundi 30 mai 2011

L’axe franco-russe confirmé au G8

Le G8 a été un succès diplomatique pour la France et son président au travers notamment de l’axe Paris-Moscou.
Le sommet du G8 de Deauville, qui a été clôturé samedi, a été éminemment géopolitique. Par la voix de son président, toujours plus à l’aise sur les questions de politique internationale, la France a été confirmée dans son rôle de championne des révolutions démocratiques arabes. A cet égard, le fait que le président russe, Dmitri Medvedev, ait signé la déclaration finale du G8, affirmant que le dictateur libyen Mouammar Kadhafi a « perdu toute légitimité », n’est pas anodin. Il s’agit en fait d’un réel succès diplomatique. Car en envoyant des émissaires à Benghazi et à Tripoli et en renonçant à soutenir jusqu’au bout ses anciens alliés dictatoriaux du temps de la guerre froide, Moscou a donné des gages de bonne volonté. Surtout, la Russie pourrait jouer un rôle crucial dans l’abdication prochaine de Kadhafi, en négociant une sortie acceptable pour sa famille. De même qu’il avait convaincu Barack Obama – au départ réticent – d’intervenir en Libye, Nicolas Sarkozy a réussi à convaincre Medvedev de lâcher le colonel Kadhafi, son ancien allié stratégique, de plus en plus isolé. Et Moscou pourrait jouer un rôle crucial en Syrie ou ailleurs encore dans le contexte actuel de chaos révolutionnaire. Car des solutions de sorties de crises seront toujours plus difficiles sans l’accord de la Russie et la Chine. Par ailleurs, Nicolas Sarkozy a eu raison de déclarer, en marge du G8, que la Russie n’est pas une « menace » pour l’Occident, en dépit des discours parfois provocateurs de Vladimir Poutine, qui cultive en fait son électorat populaire. Car la Russie nouvelle est incarnée par Dmitri Medvedev, désireux de moderniser son pays et de construire un nouveau système de défense russo-occidental et un ordre multipolaire, conditions sine qua non pour enterrer définitivement la hache de la guerre froide. C’est pourquoi Paris appuie l’adhésion de la Russie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), à laquelle Moscou est candidate depuis 1993. C’est également la raison pour laquelle Nicolas Sarkozy a rappelé à Deauville que la Russie est « une ami, une alliée et une partenaire »… En défendant depuis le début de son quinquennat le rapprochement entre la Russie et l’Union européenne, le président français poursuit en fait une tradition diplomatique française multiséculaire. En dépit du retour de la France dans le commandement militaire de l’Otan, fustigé par les anti-atlantistes viscéraux, il a ainsi montré qu’il est plus fidèle qu’on ne le croit à la vison stratégique du général de Gaulle.

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