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samedi 23 avril 2011

Un an après l’appel à l’aide de la Grèce, rien n’est réglé

Un an après l’appel à l’aide de la Grèce, la zone euro est loin d’être sortie de la crise de la dette, mais elle a pris des décisions sans précédent pour mieux y résister, comme la création d’un Fonds de secours qui inscrit dans le marbre la solidarité financière. 


Le 23 avril 2010, la Grèce, confrontée à une envolée de son déficit public et de sa dette, a été le premier pays de la zone euro à demander l’aide de l’Union européenne et du Fonds monétaire international, fragilisant les fondements mêmes de l’Union monétaire.

Athènes a bénéficié de prêts pour un montant total de 110 milliards d’euros. Depuis, l’Irlande et le Portugal ont suivi. Dublin a obtenu une aide de 85 milliards d’euros à l’automne. Et il y a deux semaines, c’est Lisbonne qui a appelé à l’aide. Son plan de sauvetage, encore en négociations, devrait être bouclé à la mi-mai.
La zone euro n’est pas pour autant tirée d’affaire. Les difficultés demeurent, d’abord dans les pays déjà aidés : en Grèce, l’économie reste dans un état critique, combinant récession et gonflement de la dette. Du coup, beaucoup sur les marchés se demandent si le pays pourra rembourser la totalité de ce qu’il doit.
En Irlande, c’est la situation des banques qui reste préoccupante.
D’autres pays à la situation budgétaire ou d’endettement délicate, comme l’Espagne, voire la Belgique, pourraient tomber dans la ligne de mire des marchés. Et le FMI vient de mettre en garde contre la « vulnérabilité » des banques européennes.

Conséquences politiques et sociales

La crise a également des conséquences politiques et sociales de plus en plus visibles, avec la grogne qui monte pour dénoncer les programmes d’austérité, ou contre l’aide apportée aux « mauvais élèves » de la zone euro, avec des fissures croissantes entre le Nord et le Sud de l’Europe. C’est le cas en particulier en Finlande, où les nationalistes de droite des Vrais Finlandais ont réalisé une percée électorale, en protestant contre le soutien financier au Portugal et à d’autres pays.
« Les situations restent fragiles, avec des marchés qui restent très nerveux, que la moindre nouvelle peut inquiéter, et avec des situations politiques très difficiles », souligne Jean Pisani-Ferry, économiste à l’institut d’études européennes Bruegel.
Pour Nicolaus Heinen, économiste à la Deutsche Bank, « on n’est pas encore tiré d’affaire », même si « la situation s’est beaucoup améliorée ». Car depuis un an, la zone euro s’est transformée. Elle a mis sur pied un véritable arsenal de défense contre les crises de la dette, incluant un Fonds de soutien temporaire pour les pays en difficulté, qui emprunte sur les marchés grâce à des garanties apportées par les États membres.

Une révolution

Un mécanisme permanent de secours est appelé à remplacer ce Fonds à partir de mi-2013. Pour l’Union monétaire, ces changements sont une révolution, car ils comblent une lacune de naissance : aucun mécanisme d’entraide financière entre pays de la zone euro n’était prévu.
« Nous avons eu une crise d’une intensité sans précédent. Nous avons donc été obligés de préparer et de mettre en place des mesures sans précédent », a souligné mercredi le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker.
La zone euro est aussi en passe de durcir sa discipline budgétaire, grâce à un ensemble de textes législatifs négocié entre les gouvernements et le Parlement européen (PE). Pour le chef des libéraux au PE, Guy Verhofstadt, « le pire a été écarté avec la création du mécanisme » d’aide à la zone euro.
« Mais la moitié seulement du travail a été faite », a-t-il ajouté, jugeant notamment qu’ « il faut une gouvernance économique avec une vraie automaticité » des sanctions en train d’être créées. Les capitales européennes, elles, veulent la limiter.

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