TOUT EST DIT

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samedi 8 mai 2010

8 mai 1945

La guerre avait éclaté en 1939 quand l'Allemagne et l'URSS avaient attaqué la Pologne. Le 8 mai 1945, les canons avaient cessé de tonner. L'ensemble des forces allemandes avait capitulé sans conditions.

Mais la guerre se poursuivit encore durant de longs mois dans le Pacifique contre le Japon. Là, la fin ne survint qu'après les explosions atomiques qui allaient détruire Hiroshima et Nagasaki.

Il faut dire encore et encore notre reconnaissance à ceux qui combattirent si courageusement la tyrannie nazie. Il faut rendre hommage à la Grande-Bretagne qui continua seule le combat pendant une année entière, après la défaite de la France et l'armistice signé le 22 juin 1940 à Rotonde.

Cependant, les héroïsmes n'empêchèrent pas les ravages entraînés par les combats utilisant les armes modernes dans des stratégies nouvelles qui consistaient, des deux côtés, à détruire les grandes villes de l'adversaire. Londres souffrit plus de destructions que n'en subit Paris. C'était la rançon de l'intransigeance de l'indomptable Churchill. « Lorsque l'incendie, au bout de six ans, s'éteignit, la terre était brûlée en Europe et en Asie », écrivit Raymond Aron (1) qui s'interrogeait : tout cela aurait-il pu être évité ?

De Sarajevo, en 1914, à Hiroshima, en 1945, les deux guerres ne furent-elles pas les épisodes d'une seule lutte ? Un tragique enchaînement de causes et d'effets produisit une guerre hyperbolique, renversant l'ordre établi en Europe. Une trêve de vingt ans s'installa entre les deux guerres.

Les armes de la paix

Cependant, la crise économique de 1929 fit de nouveau sauter « l'ordre péniblement rétabli des monnaies et des économies, emportant les masses allemandes dans le chômage et vers la frénésie [...] La générosité envers les vaincus de 1914-1918, la reconstruction en commun de l'Europe divisée auraient peut-être été payantes ? » se demande encore Raymond Aron (1).

D'autres occasions furent manquées après l'arrivée au pouvoir d'Hitler. N'aurait-il pas fallu « tenter de vaincre l'Allemagne sans la détruire, ne pas pousser la guerre jusqu'à l'anéantissement même du vaincu » ? (1).

Quoi qu'il en soit, de cette tragédie naquirent la guerre froide, la poursuite du développement des armes de destruction massive. Aujourd'hui, « le franc-tireur et la bombe atomique apparaissent comme les formes extrêmes de la violence illimitée » (1). C'est à cela que, désormais, il nous faut faire face. On voit combien la situation du monde, après la fin de la guerre froide, comporte de risques. Nous sommes loin d'avoir atteint une sécurité assurée, notamment en certains points de la planète pas si éloignés de nous... Ce qui pourrait nous entraîner dans de nouveaux désastres.

Aujourd'hui, réjouissons-nous tout de même de n'avoir pas vu éclater de conflits guerriers au sens strict du terme sur le continent européen depuis 1945. Mais notre volonté de paix nous fait un devoir de rechercher celle-ci partout et c'est la raison majeure qui nous pousse à renforcer l'Union européenne et à la défendre quand elle est menacée de l'extérieur ou, comme aujourd'hui, de l'intérieur. Il ne faut pas que nos héros soient morts pour rien. Ils nous ont redonné la paix. Défendons-la ! Étendons-la, aujourd'hui, partout avec les armes de la paix !



(1) Mémoires, 50 ans de réflexions politiques, Raymond Aron, Éditions Julliard.
François Régis Hutin

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