TOUT EST DIT

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samedi 9 octobre 2010

Des protestations salutaires

L'Alsace n'a pas le monopole des tombes profanées ; ce type de dégradations se compte par dizaines en France. Mais ce qui s'est produit et reproduit ces derniers temps en Alsace va au-delà des saccages de cimetières : des actes racistes ont directement visé des personnalités, avec des graffiti nazis salissant leur domicile et, dans l'un des cas, l'incendie de deux voitures.
Ces attaques ad hominem soulignent combien on joue avec le feu en suggérant que l'identité nationale ou l'appartenance régionale peut être divisée ou fractionnée. Des hommes respectables, bien connus en Alsace pour divers engagements, ont été montrés du doigt ; comme par hasard, il s'agissait de les lier au judaïsme ou à l'islam dans l'idée que cette indication pourrait amoindrir leur crédit.
Ces tentatives de manipulation ont heureusement été barrées par une parole publique unanime fonctionnant comme une digue. Un appel à signatures a été lancé. Les autorités politiques et administratives ont dit leur indignation, tout comme les autorités religieuses qui renoncent à tout réflexe de concurrence ou de prosélytisme. Quand un ressortissant d'une des confessions présentes en Alsace est visé, toutes s'en émeuvent avec un égal désir de calmer le jeu, ce qui est un gage de sagesse.
Ces déclarations communes sont fondamentales. Elles isolent les auteurs des actes racistes. Et elles décrédibilisent les insinuations de ceux qui se réjouissaient déjà de dire que l'Alsace serait intrinsèquement xénophobe et que, peut-être, après tout, n'est-ce pas, l'idéologie nazie y serait comme un poisson dans l'eau, etc...
Gardons-nous des procès en sorcellerie et de toute psychologie ethnicisante et globalisante. Qu'il s'agisse des Alsaciens, des Tsiganes ou des collectionneurs de petites voitures, il est vain de tirer des conclusions collectives et définitives à partir d'actes qui émanent d'individus ou de groupuscules.
Cette précaution ne diminue pas la gravité des délits constatés ces dernières semaines : un seul domicile souillé par des graffiti nazis serait déjà de trop. Les signaux racistes qui ont été émis ne doivent être ni sous-estimés ni surdimensionnés. Il faut les tenir pour ce qu'ils sont : des coulées de boue qu'on lavera en sanctionnant ceux qui les ont déversées.


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