TOUT EST DIT

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jeudi 23 septembre 2010

L'Afrique aussi

Les enlèvements au Niger et au Nigéria sont a priori de nature différente. Dans le premier cas, les Français d'Areva et Vinci sont aux mains de radicaux islamistes algériens qui opèrent maintenant dans le Sahel sous le label d'al-Qaïda. Dans le cas du Nigeria, on se trouve face à des groupes aux motivations le plus souvent crapuleuses que les entreprises concernées sont habituées à gérer. Les revendications parfois plus politiques concernent le partage de la rente pétrolière.

Les frontières entre piraterie, crapulerie et combat politico-religieux finissent pourtant par devenir aussi poreuses que celles entre ces pays eux-mêmes. Les situations ont beau varier selon chaque zone ou ville, on en arrive finalement au constat que ces trafiquants, racketteurs et terroristes mettent tous au même pot, celui de la déstabilisation et qu'elle progresse à l'échelle du continent africain. Parti d'Algérie, l'islamisme radical s'est développé au Maghreb, s'est propagé à l'Est, maintenant dans le Sahel et il descend en Afrique noire. D'où l'inquiétude des chefs d'État.

La France est, elle aussi, la cible prioritaire de la filiale d'al- Qaïda en Afrique et des convertis qui reviennent en experts de leurs stages de formation en Afghanistan. Sa ferme réponse sur le voile, ses expulsions de radicaux, sa présence en Afghanistan, ses discrètes actions pour neutraliser des réseaux, son engagement secret sur le terrain et sa participation à certaines opérations militaires, constituent autant de motifs de vengeance pour les djihadistes.

L'ampleur de la menace et son extension en Afrique montrent que les réponses précédentes ne sont plus adaptées aux risques nouveaux. Il faut donc tout remettre à plat avec les pays eux-mêmes, à un moment où ils sont très fragilisés, la pauvreté étant source de bien des complicités. Entre la France qui a des intérêts vitaux à défendre, à commencer par l'uranium, et les États-Unis qui veulent se protéger du terrorisme en le traitant à la source, il y a quelques raisons pour mettre en place une stratégie plus globale que les ripostes au coup par coup. Sans pour autant faire de l'Irak ou de l'Afghanistan au Sahel puisqu'on en voit les résultats.

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