TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

dimanche 12 septembre 2010

Jeux de rôle

La retraite à 60 ans a été abolie vendredi par l’Assemblée nationale. Pour la première fois, un "acquis" est remis en cause. Et pas de manière subreptice, comme la révision des 35 heures ou les précédentes réformes des retraites.

1982-2010, une page de l’histoire sociale se referme. Cette réforme est nécessaire comme elle l’a été dans tous les pays développés. Elle passera grâce à un jeu de rôle des acteurs, la droite, la gauche et les syndicats. Nicolas Sarkozy veut avant tout établir devant l’Histoire sa capacité de réformer.

La mobilisation de mardi était presque trop faible pour la victoire dont il rêve. Afin de faire oublier, en 2012, le "président rétréci", cruellement décrit cette semaine par The Economist. La gauche, elle, sait qu’elle ne remettra pas en cause cette loi, quoi qu’en disent Martine Aubry ou Ségolène Royal. Il en ira de la crédibilité de celle-ci si elle arrive au pouvoir.

Quant aux syndicats, ils doivent tenir leurs troupes: les rapports de force de 2010 cristalliseront leur représentativité future. Sauf dérapage, le gouvernement devrait gagner la bataille des retraites. Mais il a perdu une guerre aggravée par l’affaire Woerth. Il apparaît comme injuste vis-à-vis des femmes ou des travailleurs les plus faibles.

C’est peut-être un explosif à mèche lente: les symboles sociaux s’inscrivent dans l’inconscient des peuples. Politiquement, ils se paient au prix fort.



Olivier Jay

0 commentaires: