TOUT EST DIT

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samedi 24 juillet 2010

Un test très cosmétique

Faut-il pousser le cocorico d'usage parce que quatre établissements français ont réussi avec mention « bien » le « stresstest » des banques européennes ? Mais pourquoi n'étaient présentés à l'épreuve que quatre « champions » ? L'Allemagne en avait quatorze dont un échec flagrant pour la Hypo Real Estate nationalisée en pleine restructuration : c'était prévisible.
Que cinq banques espagnoles aient fait preuve de leur incapacité n'est pas étonnant non plus. Madrid avait à tout prix voulu faire participer des établissements régionaux au test, sans doute pour démontrer leurs faiblesses et favoriser des réformes.
Publié à l'heure où ferment les Bourses, le résultat de cet « examen » a surtout une fonction cosmétique car la crédibilité des banques européennes repose largement, à l'égard du marché mondial, sur l'« assurance-vie » de 750 milliards que garantiraient les États dans le cadre du plan de stabilisation arrêté en mai dernier. Toutefois, en traînant des pieds, les Européens se devaient de répondre à l'initiative du secrétaire d'État américain aux finances Timothy Geithner, inventeur de l'épreuve. Et le travail a été confié à la CEBS, un organisme communautaire confidentiel, constamment assiégé par les lobbies financiers et qui - à l'instar de toutes les institutions de l'UE - doit habiller Pierre sans déshabiller Paul en respectant les susceptibilités des États membres.
Pourtant, le test est sérieux. Comme si sur simulation d'ordinateur était expérimentée la résistance d'immeubles aux tremblements de terre sous les plus forts degrés de l'échelle de Richter. Toutefois, avec quelques curiosités. Ainsi, à la demande de plusieurs capitales, quelques « pièces » (celles renfermant par exemple certains emprunts d'État) ont été occultées avant de soumettre les « immeubles » aux secousses virtuelles.
Voilà qui ne semble faire ni chaud ni froid au monde de la finance car les résultats étaient connus dans leurs grandes lignes avant leur publication par le « Committee of European Banking Supervisors ». Sans créer de turbulences, du moins jusqu'à présent. Et l'euro frise de nouveau les 1,30 dollars.
Grâce à l'infinie générosité du contribuable, ultime garant du grand casino, la finance européenne chemine sur la voie de la guérison. On ne peut pas en dire autant de l'économie réelle fragilisée par l'aventurisme bancaire...

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