TOUT EST DIT

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vendredi 23 juillet 2010

STRESS TESTS - Opération-vérité pour les banques européennes

Après des semaines de discussions entre les 27 membres de l'UE, les résultats des fameux "stress tests" des banques européennes - des tests de résistance très attendus - seront finalement publiés vendredi après-midi. Avec un objectif non dissimulé : rassurer les marchés, hyper sensibles sur la question de la solidité financière des banques. Si les pronostics sont rassurants, l'opération-vérité a déjà fait l'objet de nombreuses critiques, qui pourrait la décrédibiliser, notamment sur le manque de transparence des tests.

Régulièrement pratiqués en interne par les banques, ces tests consistent à appliquer des scénarios de crise aux établissements afin d'estimer s'ils possèdent les fonds propres suffisants pour y survivre. C'est le Comité européen des contrôleurs bancaires (CEBS) qui a mis au point les scénarios. Et 91 banques, soit 65 % du secteur bancaire européen, y ont été soumises. L'expérience réalisée aux États-Unis en 2009 avait conduit à la recapitalisation de 10 des 19 plus grandes banques du pays.

Quid des établissements européens ? La grande majorité devrait réussir les tests, à l'exception de l'allemand Hypo Real Estate, nationalisé récemment, de certaines caisses d'épargne espagnoles et d'une poignée de banques grecques et portugaises. Cela, ce sont des "pronostiqueurs" qui le disent. En effet, à l'inverse de ce qui s'est fait aux États-Unis, le CEBS a communiqué très peu sur ses scénarios de crise : "L'exercice est conduit banque par banque en utilisant des scénarios macroéconomiques communément acceptés (...)", peut-on lire sur son site Internet. Il n'en a pas fallu plus pour que nombre d'analystes soupçonnent le comité d'avoir établi des critères trop indulgents. Le Fonds monétaire international (FMI), lui-même, s'est inquiété d'une éventuelle faiblesse des tests de résistance concernant les principales banques européennes : "Une incertitude concernant le caractère rigoureux ou non des tests de résistance va probablement persister", a écrit l'institution dans un rapport.

"Un problème de communication" (analyste)

Beaucoup se demandent dans quelle mesure les dettes souveraines ont été prises en compte par le CEBS. Mais, pour Wilfrid Xoual de Moody's Analytics, cette inquiétude est très exagérée. À ses yeux, il s'agit avant tout d'un problème de communication. L'explication est simple : "Ils communiquent mal, tout simplement parce qu'ils n'avaient pas prévu... Ce qui est d'autant plus regrettable que les stress tests sont à la base un exercice de communication", commente-t-il.

Pour lui, les analystes vont un peu vite en accusant le CEBS d'indulgence : "Quand j'entends dire que, si les banques grecques s'en sortent, c'est que les critères étaient trop indulgents, ce n'est pas forcément vrai ! En réalité, elles ont été soumises à tellement de difficultés ces derniers temps qu'elles ont peut-être pris de l'avance sur les stratégies de crise."

Mais si les stress tests l'étaient, trop indulgents ? Facile : "Les stress tests se font en trois étapes", explique Wilfried Xoual. "D'abord, on définit des scénarios macroéconomiques, ensuite on établit les corrélations possibles entre ces scénarios et des facteurs de risque, et enfin, on prépare des plans de sauvegarde." Conséquence : si les critères ont été mal définis, "les banques seront mal préparées à une situation de crise. Leurs plans d'action seraient sans doute inadaptés." Le pire serait au rendez-vous.

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