TOUT EST DIT

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mardi 6 juillet 2010

Point de vue Henry Lauret: Oiseau de mauvais augure

Deux de chute. Deux secrétaires d'État au tapis. Malgré le vibrant appel de Simone Veil et Michel Rocard contre la chasse à courre à Chantilly, terre d'élection du ministre Éric Woerth, il n'est pas sûr que la meute se ravise... Certes, la pression politique autour de l'affaire Woerth/Bettencourt se relâche un tant soit peu. La démission surprise d'Alain Joyandet et Christian Blanc occupe les fauves. Voici que la Justice s'ébranle. Pour une chasse à l'homme politique ? Pourquoi diable Nicolas Sarkozy n'a-t-il pas sanctionné séance tenante les ministres fautifs d'indélicatesse ? Pourquoi deux semaines sans punition ni réprimande. Pourquoi l'indulgence, au risque d'apparaître le complice d'on ne sait quel régime de corruption dont ses opposants lui font méchamment procès ? Pour sauver le soldat Woerth, bien sûr ! Hélas pour le chef de l'État, Joyandet et Blanc sont tombés comme un fruit mûr et le ministre du Travail, cible politique de la gauche, bouc émissaire au sens originel du terme, porte à lui seul les péchés du monde politique. « Le problème de Bonaparte, c'est qu'il a trop humilié et pas assez puni... », disait Joséphine de Beauharnais. On ne reviendra pas sur le devoir de morale et d'intégrité qui fonde l'éducation civique et l'action du politique. L'État exemplaire que revendique Sarkozy reste un slogan marketing aussi creux que l'État impartial de Barre en son temps. Remember VGE... Pourtant, « La République a besoin de vertu », écrivait Montesquieu. Encore plus aujourd'hui que la crise frappe durement les plus faibles et les moins forts. Oui, le populisme rôde, oiseau de mauvais augure. Il virevolte de gauche à droite. Marine Le Pen se promet de ramasser à la pelle les déçus de tous bords. Martine Aubry compte engranger en frappant sur la grosse caisse de la morale. Ségolène Royal donne la leçon au 20 heures. Les indélicats de la République savent-ils que le pays n'a plus foi en ses élus et élites, ou si peu ? Que la crise imposera des « sacrifices » individuels et collectifs qui perdureront au-delà du prochain quinquennat, et ce quel que soit le blason du vainqueur de 2012?

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