TOUT EST DIT

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samedi 26 juin 2010

Énergie et indépendance

De plus en plus, en Union européenne, on semble désireux de se rapprocher de la Russie. Après l'époque des protestations contre les atteintes aux droits de l'homme, nombreuses et flagrantes sous la présidence de Vladimir Poutine, voici venu le temps de la compréhension. Il est vrai que le président actuel, Dmitri Medvedev, semble plus proche des exigences occidentales en ce domaine. Pourtant, les exactions, les crimes contre les journalistes indépendants, par exemple, restent pratiquement impunis.

La France n'est pas en reste dans ce mouvement de rapprochement. Nous discutons volontiers de l'achat par la Russie de nos navires de guerre polyvalents de type Mistral. Vladimir Poutine, cependant, exige, pour acheter, que la France laisse à ces navires leurs équipements électroniques ultra-perfectionnés. Nous, nous ne voulions pas les exporter ainsi. Sans doute pour montrer aux pays périphériques de la Russie que nous ne voulions pas risquer de voir accrue quelque menace venant de leur puissant voisin. Apparemment, on en est là.

Pendant ce temps, la situation se tend à nouveau sur les livraisons de gaz russe à certains pays. Aujourd'hui, c'est la Biélorussie qui se trouve en difficulté, chacun des deux protagonistes reprochant à l'autre de ne pas avoir tenu ses engagements financiers. La Russie recourt alors aux grands moyens et commence à fermer le robinet et à réduire les livraisons à la Biélorussie, comme elle le fit pour l'Ukraine. Comme l'Ukraine, la Biélorussie, en réponse, menace de garder le gaz qui passe sur son sol en transit vers l'Europe.

Pour une commission européenne de l'énergie

Le président du Parlement européen, Jerzy Buzek, vient de constater une baisse des livraisons de gaz en Lituanie, dans l'est de l'Allemagne, en Pologne. Voici donc bien démontré que l'Union européenne peut se trouver placée en situation difficile par le simple contrecoup des choix politiques russes dans lesquels elle n'est pour rien. Ainsi, le Président de Biélorussie, qui ne suscite pas chez nous une particulière sympathie, semble peu enclin à entrer dans l'union douanière Russie-Biélorussie-Kazakhstan que veut lui imposer Moscou. Les dirigeants russes voient, dans l'approvisionnement en gaz, un moyen de l'y contraindre. Cela manifeste notre propre fragilité et, plus encore, celle des anciens satellites de l'URSS comme les Pays baltes. Ceux-ci sont encore plus directement dépendants de la Russie en la matière.

Tout cela devrait pousser l'Union européenne à réagir plus rapidement et plus efficacement. N'attendons pas d'être pris au dépourvu par d'autres crises qui, survenant en plein hiver, mettraient les pays de l'Union en plus graves difficultés encore. Il est donc urgent de créer cette « communauté européenne de l'énergie » souhaitée par Jacques Delors et par Jerzy Buzek.

Il est temps pour nous, en France comme dans les autres pays européens, de comprendre que ce n'est pas en tentant d'améliorer individuellement nos relations avec la Russie que les choses s'arrangeront. Si chacun de nos pays négocie pour son propre compte la fourniture de gaz, nous y perdrons tous. Seule l'Union européenne peut s'imposer dans des négociations avec des mastodontes comme Gazprom. Seule l'Union européenne peut instaurer la sécurité en ce domaine et garantir ainsi l'indépendance de chacun.

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