TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

lundi 12 avril 2010

MIVILUDES - Un régime sans sectes

On connaissait la Scientologie, les Témoins de Jéhovah, les Raëliens ou encore Krishna. Ce sont pourtant de bien plus petites structures qui sont pointées du doigt par le dernier rapport de la Miviludes. Plus insidieux, les néo-chamanes prennent l'apparence de nutritionnistes, mettant en danger adultes comme enfants
Déstabilisation mentale, exigences financières, désocialisation et soumission absolue aux dirigeants, les dérives sectaires sont multiples. La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) vient de rendre public son rapport annuel, et soulève, au-delà du problème de l'emprise sociale, celui de la prolifération d'une médecine fantaisiste et bien dissimulée, qui pourrait tous nous concerner.

La soumission jusqu'à la mort

Le dernier rapport est très alarmant. C'est tout un système de malnutrition et de ''voyages'' sans retour qui est dénoncé. Des nutritionnistes fantaisistes n'hésitent pas à pousser au jeûne excessif, à imposer des régimes végétaliens censés guérir tous les maux, y compris le cancer et le SIDA. Ces pratiques ''ont révélé leur redoutable efficacité dans les processus d’emprise ayant conduit au suicide, ou à une mort prématurée d’adeptes.'' Le phénomène est connu mais n'empêche pas les gourous d'avoir régulièrement de nouveaux adeptes, attirés par les prétextes de l'épanouissement spirituel, du développement personnel, ou de la purification du corps. Des témoignages d'anciens membres de mouvements sectaires montrent que les gourous persuadent leurs adeptes d'être des élites, de véritables êtres divins, jusqu'à prendre possession de leur liberté. L'adhésion est tout aussi rapide que le message est fort. Les personnes adoptent des pratiques de santé irrationnelles, menant parfois jusqu'à la mort. Le ''respirianisme'' par exemple, est une technique qui consiste à ne se nourrir que d'air et de lumière. D'autres techniques consistent à rétablir la force vitale garante de bonne santé par l’imposition des mains du médium. Le recours aux plantes hallucinogènes, telle que la ''sauge des devins'' entraîne folies, comas, et mort.

La désocialisation touche aussi les enfants

Le rapport de la Miviludes se penche aussi sur les risques encourus par les mineurs dans les milieux sectaires. Ces régimes nutritionnels ont des effets dévastateurs sur leur santé, tout comme la déscolarisation et la ''désocialisation'' sur leur équilibre mental. D'après l'étude, 13.547 enfants sont instruits à domicile et 1.883 enfants n'ont pas de programme scolaire. La Miviludes dénonce parallèlement les mauvais traitements et abus sexuels que subissent ces proies faciles. En 2003, un gourou de l'Essonne avait été condamné à quinze ans de réclusion criminelle pour viols, viols aggravés et corruption de mineurs. Aussi, la privation de soins et de nourriture avait récemment entraîné la mort d'un enfant de 16 mois, son poids était équivalent à celui d'un nourrisson de quatre mois.
Préserver l'autonomie de l'enfant, sa capacité d'apprendre, son droit de jouer, c'est aussi l'un des objectifs de la mission. D'ailleurs, le rapport soulève la difficulté de la justice, notamment en cas de divorce, de faire la part entre protection de l’enfant et respect du droit de garde. Selon Amélie Cladière, secrétaire générale de la Miviludes, elle-même magistrate, le juge ''ne doit pas se laisser enfermer dans un présupposé ''secte=restrictions des droits parentaux'', comme l'y invitent souvent les conclusions des avocats.''


Le seul moyen de lutter activement contre le phénomène sectaire semble devoir se limiter à l'intervention politique. Aucun profil type de personne susceptible d'entrer dans une secte n'a jamais pu être établi, et les groupes les moins connus sont certainement les plus violents : les sectes ''apocalyptiques'' par exemple, parlent de lutte finale, construisent des bunkers et détiennent des armes. Escrocs et gourous prolifèrent dans une nébuleuse facilitée par Internet, compliquant le travail judiciaire réduit au cas par cas.

0 commentaires: