TOUT EST DIT

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samedi 10 avril 2010

Le temps des rumeurs


Ce n'est pas d'aujourd'hui qu'existe la rumeur. Tous les pays, tous les régimes ont connu et connaissent le phénomène. Les on-dit, anonymes, tournent en boucle et reviennent grossis de nouveaux détails, de nouvelles accusations, de nouvelles horreurs, de nouvelles personnes mises en cause.

L'origine de la rumeur est le plus souvent inconnue. Dès lors, les suppositions vont bon train. Elles conduisent à suspecter celui-ci ou celle-là, à prétendre l'existence de complots savamment ourdis pour détruire une réputation, empêcher un rapprochement, une alliance.

La rumeur est souvent meurtrière. Elle peut tuer définitivement une amitié, déstabiliser une personne, une entreprise, un gouvernement.

Ne sachant d'où elle vient, ni où elle va, il est d'autant plus difficile de l'arrêter. La démentir la propage et, même, lui donne corps au nom de l'adage : « Il n'y a pas de fumée sans feu. » Mais ne rien faire, c'est la crédibiliser : « Voyez, la personne mise en cause ne proteste même pas, donc... »

On est démuni face à la rumeur dont on ne peut généralement que subir les conséquences plus ou moins désastreuses.

Aujourd'hui, cependant, tout est changé et, le plus souvent, en pire, à cause du développement d'Internet. Auparavant, la rumeur faisait le tour du quartier, de la ville, du pays en quelques semaines. Maintenant, la rumeur fait le tour du monde en quelques instants et, comme Internet frappe facilement les esprits, même les médias les plus sérieux sont tentés de ne pas l'ignorer. De plus, comme les blogueurs qui les répandent ne sont pas habitués, le plus souvent, à vérifier leurs sources, les rumeurs les plus énormes sont mises en circulation : plus c'est gros, plus c'est étonnant, plus cela attire l'attention...

L'antirumeur : la presse

Nul ne sait à quelle dérive nous allons assister en ce domaine. Il est maintenant clair que les règles déontologiques devraient s'appliquer à Internet comme aux autres médias. Mais comment y parvenir alors que n'importe qui peut lancer n'importe quoi, n'importe quand, anonymement, sur Internet ? Et comment démentir, si on le voulait, sur Internet, c'est-à-dire comment atteindre tous ceux qui auraient pris connaissance de la rumeur au hasard de leur navigation sur le système ? De plus, rappelons que ce qui est lancé sur Internet est quasiment ineffaçable, va durer longtemps et peut ressurgir à tout moment.

La presse voit là le rôle qu'elle peut et même qu'elle doit jouer dans ce chaos informatif. Elle peut, elle doit être le repère qui permet au public d'approcher la véracité de l'information. À partir du moment où la presse applique effectivement sa déontologie, en particulier dans la vérification des informations et des sources, elle contribue à empêcher et à stopper les rumeurs.

Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas, loin de là. On vient de le constater avec les rumeurs émanant de France et concernant l'Élysée. Elles ont été reprises et propagées par les journaux étrangers et, du coup, elles sont revenues en France, affolant tout le monde, à commencer par ceux qui en étaient victimes.

Pourtant, dans la situation où se trouvent le monde et notre pays, la presse a bien d'autres choses à faire qu'à se laisser engluer dans les commentaires de commentaires concernant les rumeurs. Le public mérite mieux que ces discussions de mauvais aloi qui, finalement, n'apportent rien de sérieux à la connaissance d'une situation.

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