TOUT EST DIT

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samedi 24 avril 2010

Banques sous pression


Les électeurs ont parfois la mémoire longue. Les élus et les gouvernements aussi, par conséquent. Aux États-Unis et en Grande-Bretagne, la colère d’une grande partie de l’opinion contre les banques n’est pas éteinte. Et à l’approche d’échéances électorales importantes dans chacun de ces pays, dans dix jours outre-Manche, début novembre outre-Atlantique, le ton monte. « Un marché libre n’a jamais voulu dire un permis de prendre tout ce que vous pouvez prendre, quelle qu’en soit la manière », a martelé hier soir le président américain Barack Obama.

Aux États-Unis et en Grande- Bretagne, où se trouvent Wall Street et la City, les principaux poumons financiers de la planète, la crise qui s’est déclenchée en août 2008 a retourné bien des opinions. Considérés dans ces pays comme des pourvoyeurs de richesses qui irriguaient ensuite l’ensemble du tissu économique, ils sont devenus les responsables d’une terrible crise économique et sociale. Et les défauts du système sont apparus au grand jour : opacité, prise de risques sans contrepartie, spéculation sans surveillance, mélange des genres voire malversations.

Depuis, en Amérique et en Europe, notamment, beaucoup a été envisagé ou fait pour colmater à l’avenir ces brèches et élever des digues plus hautes. L’attention aujourd’hui se porte sur deux points : une meilleure supervision de l’immense marché des produits dérivés, où des milliards de dollars circulent chaque jour, souvent sans aucun lien avec l’économie réelle ; et une obligation faite aux banques de se prémunir elles-mêmes contre les risques qu’elles pourraient être amenées à prendre. Le Fonds monétaire international (FMI) devrait d’ailleurs proposer aujourd’hui de soumettre celles-ci à un impôt spécifique. Une petite révolution pour cette institution qui, en outre, admet depuis peu la faisabilité d’une taxe globale sur les activités financières. Cette idée avait pendant longtemps été portée à bout de bras par les altermondialistes : il se passe bien quelque chose sur la planète financière.



Jean-Christophe Ploquin

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