TOUT EST DIT

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jeudi 18 mars 2010

Majorité : Sarkozy s'emploie à prévenir la fronde

Le chef de l'État a reçu, mercredi, Jean-François Copé et apporté son soutien à Xavier Bertrand.

Opération consultation… et déminage. Très sobre au cours du Conseil des ministres, Nicolas Sarkozy s'est contenté d'un petit mot d'encouragement aux ministres candidats au second tour des régionales. «Je vous demande à tous d'être sur le terrain et de continuer à vous battre», a-t-il dit. Mais il s'est refusé à glisser un commentaire acerbe sur les attaques qui fleurissent déjà du côté des chiraquiens - Alain Juppé ou François Baroin - ou des déçus du sarkozysme - les députés Claude Goasguen ou Jacques Domergue.

Un proche du chef de l'État déplore les commentaires de Baroin : «C'est une drôle de façon d'aider ceux qui sont au front, surtout quand on est président du comité de soutien de Jean-Luc Warsmann», tête de liste UMP en Champagne-Ardenne, et s'étonne que les uns ou les autres ouvrent le feu dès le premier tour. Mais, au total, le mot d'ordre est de cacher l'exaspération derrière un haussement d'épaule blasé. Il ne faut surtout pas augmenter l'impression de désordre à l'intérieur de la majorité quand la gauche a réussi ses fusions de listes beaucoup mieux que prévu.

Mercredi, Nicolas Sarkozy a reçu le président du groupe UMP Jean-François Copé pour caler la stratégie des lendemains du deuxième tour. Déjà convié à l'Élysée dimanche soir, Copé est de plus en plus associé par le chef de l'État. La présidence compte beaucoup sur le patron du groupe UMP pour canaliser les épanchements des élus au lendemain de l'élection. Pour faire bonne mesure, le chef de l'État a également voulu envoyer un signe de soutien à Xavier Bertrand, en l'invitant à déjeuner en tête-à-tête alors que les critiques se multiplient sur sa gestion de la campagne - de la constitution des listes aux argumentaires. Le secrétaire général de l'UMP, ennemi juré de Copé, ne peut pas regarder d'un œil serein ce rapprochement avec Sarkozy. Le chef de l'État a également téléphoné à plusieurs têtes de liste : Rodolphe Alexandre en Guyane, Didier Robert à la Réunion, Philippe Richert en Alsace, Alain Joyandet en Franche-Comté et François Sauvadet en Bourgogne.

«Une déception»

Nicolas Sarkozy reste persuadé que le deuxième tour se présente moins mal qu'on ne le dit. Mais il ne nie pas que le premier tour a été «une déception», selon un témoin. L'Élysée a eu bien du mal à reconnaître que son électorat lui a envoyé un «signal d'avertissement», selon le mot d'un ministre, qui ajoute néanmoins : «Le mot de vote sanction est pour le moment exces sif.» Pour lui, l'UMP aurait dû faire preuve d'écoute de la mauvaise humeur des électeurs de droite.

Trois jours plus tard, les langues se délient aussi à l'Élysée : «La pente sera très longue à remonter, et on va avoir six mois très difficiles avec la réforme des retraites», admet un fidèle du président. «Si l'Alsace tombe de notre côté, avec la Guyane et la Réunion, que diront les commentateurs ?», interroge malgré tout un conseiller, alors que les pronostics évoquent déjà «la claque» du deuxième tour.

Un élu proche de Jacques Chirac, qui a vu Nicolas Sarkozy en début de semaine, a trouvé le chef de l'État «lucide» sur les enjeux de l'élection : «C'est une bête politique. Il a trente ans de vie électorale derrière lui, il sait bien quand une élection n'est pas bonne. Il a dressé un constat très posé de la situation.» Selon ce visiteur, le président continue d'évoquer les réformes et refuse de se laisser dicter le rythme de son quinquennat en fonction du résultat des élections régionales : «Il m'a rappelé Chirac, parce que les présidents sont maîtres de leur calendrier, contrairement à tous les autres.»

LA LUCIDITÉ CHEZ SARKO ? CET HOMME EST PLUS QUE LUCIDE, IL EST DANS L'ACTION TOUT LE TEMPS, C'EST ÇA QUI GÈNE.

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