TOUT EST DIT

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jeudi 18 mars 2010

L'UMP face aux grincements de dents de ses électeurs

REPORTAGE - Identité nationale, affaire Soumaré, ouverture à gauche, épisode Jean Sarkozy, style «bling bling»… Sur le terrain, les troupes de l'UMP reçoivent de nombreuses critiques à l'égard du chef de l'Etat. Lefigaro.fr est allé à leur rencontre.

C'est l'une des villes les plus riches de France. A l'ouest de Paris, Saint-Germain-en-Laye fait partie de ces nombreuses communes réputées pour leur fort ancrage politique à droite. Sans surprise, Nicolas Sarkozy y avait enregistré un de ses meilleurs scores en 2007. Dimanche dernier, la sous-préfecture yvelinoise n'a pourtant pas échappé à l'abstention massive qui a marqué le premier tour des régionales : 26.958 électeurs inscrits, mais 11.742 votants seulement. Taux d'abstention : 56,44%.

S'il peut paraître élevé, le score de Valérie Pécresse à Saint-Germain (44,6%) face au PS (17,9%) ou aux Verts (14,8%) ne transcende pas les militants locaux de l'UMP. Ceux-là s'attendaient à un résultat un peu plus important. Surtout, ils savent que parmi les électeurs qui ne se sont pas déplacés dimanche, beaucoup votent traditionnellement à droite.

Sur le marché de Saint-Germain, personne ne désire donner son avis face à une caméra. Mais «en off», les critiques vont bon train. «Les promesses de 2007 non tenues», «le style bling bling», «le feuilleton avec Carla», «le manque de carrure», «le débat sur l'identité nationale», «l'ouverture aux socialos», «l'affaire Soumaré», «le coup de Jean Sarkozy à l'Epad»… Même ceux qui sont allés voter UMP dimanche y vont de leurs reproches à l'égard du chef de l'Etat. «Il nous a trompés sur sa marchandise», fustige un septuagénaire, qui confie sa nostalgie pour «les vrais présidents : De Gaulle, Pompidou, et même Chirac…»

L'heure est à la mobilisation, pas aux explications

Venu en renfort, David Douillet multiplie les poignées de main entre les étals, signe des autographes et se prête à quelques photographies. «Certains de nos électeurs ont voulu nous adresser une sanction, reconnaît le jeune député de Poissy, numéro deux sur la liste UMP des Yvelines. Nous les avons entendus. Mais au second tour, il faut que les électeurs pensent à eux, à leur quotidien. Il ne faut pas que le message sanction devienne un message couperet, sinon on va repartir pour quatre ans avec Huchon», le président PS sortant de la région Île-de-France.

L'autocritique tarde pourtant à venir. S'il reconnaît le «message sanction», Douillet ne s'attarde guère sur les causes du mal-être. L'heure est à la mobilisation, pas aux explications. C'est d'ailleurs en substance ce qu'a rappelé François Fillon mardi. «La campagne a été trop courte, et les bonnes réformes du gouvernement ne sont peut-être pas assez expliquées», résume brièvement le député yvelinois. «Surtout les électeurs n'ont pas compris le rôle des régions», ajoute-t-il. La faute à une campagne mal menée, pas assez pédagogique ? Lui refuse cette analyse. À ses côtés, un militant rejette la responsabilité sur les médias.

Le tractage reprend. «Surtout il faut voter dimanche... On compte sur vous. Parlez-en autour de vous», répète Douillet en distribuant ses tracts. A les écouter, pas sûr pourtant que les Saint-Germanois présents sur le marché matinal soient majoritairement abstentionnistes. «Disons qu'on compte sur eux pour faire le relais dans leur entourage et dans leur famille», rétorque une militante. Et si la popularité et l'empathie de l'ancien judoka peuvent donner un coup de pouce pour «faire revenir des électeurs au bercail»…

LES ELECTEURS UMP DOIVENT MORDRE MAINTENANT, PAS GRINCER DES DENTS !

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