Les larges bretelles III e République, la bouille qui vire facilement au rubicond quand la colère gronde, les lunettes vissées sur le front comme un épicier-quincaillier de village, le verbe, plus commère de ministère que fortissimo jauressien, mais capable de passer avec une surprenante adresse de la préciosité comptable à l'argot bougnat : le nouveau représentant de la gauche au Conseil constitutionnel a un air de Coluche saisi par les délices du parlementarisme. Farouche anticlérical, à la manière franc-maçonne, il met trois points d'honneur à ne jamais pénétrer dans une église, allant même jusqu'à braver les foudres médiatiques quand en 1992, alors ministre du Budget, il refusa pour cette raison d'assister à la messe d'enterrement d'un douanier abattu par un malfrat. C'est dans les pas de François Mitterrand que le sénateur du Puy-de-Dôme, SFIO millésimé 1962, a connu les plus grands moments de sa longue carrière, joviale éminence grise à Paris, notable rompu à l'art d'égailler les dîners républicains dans sa bâtisse de Puyjudeau. Plus mitterrandien que socialiste, depuis son exclusion du PS, ses chatteries au sarkozysme sont devenues monnaie courante. Il paraît que, dans son Auvergne natale, son nom veut dire « tas de pierres » : en voilà une belle jetée dans le jardin de ses anciens amis.
mercredi 24 février 2010
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