TOUT EST DIT

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mardi 29 décembre 2009

Frank Sinatra, l'indémodable grand style

Plusieurs enregistrements du crooner du Rat Pack sont réédités, notamment en concert.

Christmas with Sinatra and Friends («Noël avec Sinatra et ses amis») fait partie des onze albums du crooner qui viennent d'être réédités. Frank Sinatra a souvent sacrifié à cette tradition très américaine de l'album de Noël. Sur celui-ci, il partage l'affiche avec Mel Tormé, Tony Bennett ou ­Rosemary Clooney. Même lorsqu'il interprète des chants de Noël, la magie de ce chanteur - un des plus importants du siècle dernier - opère à plein. Décédé en 1998 à l'âge de 82 ans, Sinatra aura ­régné en maître pendant la cinquan­taine d'années qu'aura duré sa carrière. Petite frappe du New Jersey, il aura réussi à s'imposer comme une des personnalités les plus en vue de la musique américaine.

Sans anniversaire particulier, «Ol'Blue Eyes» revient aujourd'hui sous les feux de l'actualité. Depuis le mois dernier est orchestrée une belle campagne de rééditions de son catalogue des décennies 1960 et 1970. Après avoir enregistré successivement pour les labels Columbia et Capitol, la star fonda son propre label, Reprise, au ­début des années 1960. La marque fut ensuite absorbée par le conglomérat ­Warner, s'ouvrant progressivement à d'autres artistes (leur première signature rock d'importance fut Neil Young, qui continue d'enregistrer sous la bannière).
Fidèle au jazz

C'est désormais la multinationale Universal qui exploite les albums ­gravés par Sinatra à compter de 1961. Après avoir produit des chefs-d'œuvre comme Come Fly With Me et Frank Sinatra Sings For Only The Lonely chez Capitol, Sinatra inaugura son cycle Reprise avec Ring-a-Ding Ding !, qui bénéficie des arrangements de l'immense Johnny Mandel, qui céda la place à Billy May pour le suivant, Swing Along With Me. Dans ces années-là, Sinatra collabore tous azimuts : avec Count Basie pour un album studio de ­toute beauté (Sinatra-Basie) et un live entré dans la légende. Avec un orchestre dirigé par Quincy Jones sur des arrangements de lui-même, Sinatra at the Sands est devenu un classique du chanteur dès sa sortie en 1966, témoignant à quel point il est demeuré fidèle au jazz. Sur Sinatra & Company, on trouve des traces de sa complicité avec les Brésiliens Antonio Carlos Jobim et Eumir Deodato. Bien souvent, c'est sur les albums en public que le frisson est le plus conséquent.

En quatre CD et un DVD, le coffret New York (Warner) montre l'attachement qui a lié l'artiste à sa ville d'adoption pendant toute sa carrière. Contenant des enregistrements de 1955, 1974, 1980 et 1984, cette belle somme illustre la passion avec laquelle le chanteur se jetait dans chacun de ses récitals.

Il y a quelques années, Paul Anka nous racontait que Sinatra lui avait demandé une chanson qui lui permettrait de faire ses adieux, alors qu'il n'était âgé que de 52 ans. Après avoir entendu Comme d'habitude de Claude François à la radio, le ­Canadien avait proposé son adaptation à Sinatra : My Way, qu'il enregistra en 1968. Fort heureusement, l'album éponyme ne signifia pas le bout de la route pour le chanteur. Inédit jusqu'à présent, le Live at the Meadowlands de 1986 prouve qu'à 70 ans, Sinatra continuait d'être un perfomer d'un flamboiement total, en dépit d'une voix moins impressionnante que par le passé.

Cette campagne de rééditions, qui se poursuivra en 2010 avec de nouvelles ­références, constitue une nouvelle aussi ­importante pour la musique que la récente remastérisation du catalogue des ­Beatles.

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