TOUT EST DIT

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lundi 26 octobre 2009

Un vote aux allures de plébiscite pour Ben Ali

Dimanche, à 16 heures, le taux de participation était de 84,15%. Les résultats, qui devraient être sans surprise, sont attendus lundi.

L'élection présidentielle de dimanche en Tunisie, couplée à des législatives, devrait être sans surprise : au pouvoir depuis 22 ans, le président sortant Zine El Abidine ben Ali, 73 ans, brigue un cinquième mandat consécutif de cinq ans qu'il est quasiment assuré de remporter.

Les quelque 5,5 millions d'électrices et d'électeurs étaient appelés à voter de 8 à 18 heures, heure locale par un temps automnal légèrement ensoleillé.

Accompagné de son épouse Leïla et de son gendre, Mohamed Sakher el-Materi, le président sortant a voté vers midi à Carthage, dans la banlieue nord de Tunis. Rompant avec l'usage protocolaire, les responsables de la sécurité ont donné laissé les photographes prendre des clichés très rapprochés du couple présidentiel au moment du vote et lorsque le président-candidat s'est mêlé à la foule.

Dans les bureaux de vote de Tunis et sa périphérie, les femmes et hommes de divers âges affluaient par vagues successives. Aucun incident n'y a été relevé, sous l'œil vigilant des agents de l'ordre. A 16 heures, le taux de participation était de 84,15%, selon l'agence officielle TAP.

«Ma voix ne compte pas de toute façon»

La quasi-totalité des votants interrogés par l'Associated Press ont confié avoir voté pour Ben Ali, ce qui laisse préfigurer un raz-de-marée en faveur du candidat du parti au pouvoir. «J'ai voté pour le meilleur, c'est-à-dire pour Ben Ali», a déclaré Mohamed Salah Amroussi, 69 ans.

Ce PDG à la retraite se défend d'être «démagogue». «Je considère que le bilan d'un dirigeant ne se mesure pas à l'applaudimètre, mais à son action, à l'œuvre qu'il accomplit», juge-t-il. Même son de cloche pour Dorra Materi, titulaire à 24 ans d'un master en finances, qui se dit «très fière» d'avoir Ben Ali pour président. Tout en avouant «aimer Ben Ali», Fatma Trabelsi, 75 ans, en veut cependant à son parti de n'avoir apporté aucune aide à son fils handicapé de 42 ans.

Distant, Brahim, un chauffeur de taxi qui n'a pas souhaité donner son nom de famille, dit avoir voté «uniquement pour ne pas avoir de problèmes dans (son) quartier». «D'ailleurs, j'ai voté blanc, parce que ma voix ne compte pas de toute façon», lâche-t-il.

Fait inhabituel, le chef de l'Etat s'est engagé dans une adresse à la nation, à la veille du scrutin, à «ne tolérer aucun abus, ni aucune falsification ou manipulation de la volonté du peuple». Il a assuré que «la loi sera appliquée avec la même rigueur contre quiconque émettra des accusations ou des doutes concernant l'intégrité de l'opération électorale, sans fournir de preuves concrètes», dans un clin d'œil aux détracteurs de son régime.

En réaction, la secrétaire générale du Parti démocratique progressiste (PDP), Maya Jribi, qui n'a pas voté pour «ne pas cautionner ce simulacre d'élections», considère que «les critiques formulées à la veille d'un événement de l'importance des élections relève de la liberté d'expression et même de la mission de l'opposition».

Les résultats du scrutin devraient être connus lundi à l'aube et officiellement annoncés en début d'après-midi lors d'une conférence de presse du ministre de l'Intérieur Rafik Hadj Kacem.

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