TOUT EST DIT

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jeudi 1 octobre 2009

Le référendum test d'Aubry

Les militants socialistes sont appelés à voter ce jeudi sur la rénovation du PS. Non cumul des mandats, primaires, ... l'avenir du parti se joue derrière les questions soumises aux votants. En voici les principaux enjeux.

La "révolution" du PS

Martine Aubry l'avait annoncé comme "l'an I de la rénovation". La consultation des militants socialistes ce 1er octobre était la mesure phare de l'université d'été de La Rochelle. Martine Aubry doit rassurer les militants et asseoir son autorité face aux trurbulents quadras du PS (comme Arnaud Montebourg ou Vincent Peillon). L'objectif de cette consultation? Donner "un mandat clair à la direction du PS pour rénover ses pratiques, ses délibérations, ses votes" résume le député de Paris Christophe Caresche. "Une révolution rénovatrice" selon les mots d'Arnaud Montebourg, pour un parti régulièrement taxé d'immobilisme.

Le non-cumul des mandats

Les militants vont devoir se prononcer sur l'impossibilité de cumuler un mandat de parlementaire avec une présidence d'exécutif local (communes, intercommunalité, conseil général, conseil régional) ou la participation à un exécutif (vice-président, maire-adjoint). Un changement de statut vivement souhaité par la première secrétaire: "les élus socialistes comprennent bien qu'à l'époque de la décentralisation, il est très difficile d'être maire d'une grande ville, président du conseil général, député ou sénateur" justifie-t-elle.

Mais les barons locaux sont réticents. Certains cumulards refusent une règle limitée au parti socialiste: Gérard Collomb, maire de Lyon, a annoncé qu'il ne votera "sans doute pas" sur le non cumul des mandats à l'instar de François Rebsamen, sénateur-maire de Dijon. "Le non-cumul, c'est une machine à fabriquer des battus et des dissidents", a affirmé l'électron libre Pierre Moscovici, dans Le Point.

La démocratie interne

Autre enjeu du vote: "choisir les dirigeants en cohérence avec les orientations politiques". Autrement dit, donner des règles communes au parti pour éviter les discordances. Ce vote doit également permettre de désigner les têtes de liste aux régionales

Les primaires ouvertes

La désignation du candidat socialiste par des primaires ouvertes aux citoyens pour la présidentielle de 2012 fait grincer des dents au parti. C'est "une opportunité, non un problème" avait scandé Martine Aubry à La Rochelle.

Si le "oui" l'emporte, encore faut-il définir les projets politiques que devra porter le candidat choisi. Le système même des primaires manque de clarté: qui votera? Comment ? Ces questions devront être tranchées.

La participation

Si 200 000 militants socialistes sont appelés à voter, la participation risque d'être nettement plus faible. Seuls 64 000 d'entre eux sont à jour de cotisation. Les autres vont devoir régulariser leur situation à l'occasion du vote ce jeudi soir.

Malgré les nombreuses tentatives de Monterbourg, Peillon et Aubry pour mobiliser les troupes, l'enthousiasme manque. Martine Aubry, en chef de clan, a multiplié les messages: "Je fais confiance aux militants pour venir ce soir et être cette avant-garde démocratique" a-t-elle assuré, tout en se défendant d'anticiper le nombre de votants. "Je n'ai jamais fait de pronostic. Je souhaite simplement que les militants se rendent compte de l'importance de l'enjeu".

Son prédécesseur François Hollande, toujours prêt à dégainer, ne cache pas son scepticisme. "Le vote de ce soir apparaît simplement comme une adhésion à des principes, d'où le fait qu'il n'y a pas une mobilisation considérableé. Pas de campagne, des questions floues, des débats préparatoires loin de susciter l'enthousiasme... Comme Hollande, nombreux sont les militants qui peinent à saisir l'enjeu du vote.

Problème, une faible participation infligerait un camouflet à la première secrétaire. Sans plébiscite, Martine Aubry pourra difficilement imposer son autorité face à des ténors du parti qui aiment cultiver leur différence. Et le parti sera durablement affaibli. éTous les conservatismes internes pourront en prendre prétexte pour ralentir, voire remettre en cause, le processus même de rénovationé, met en garde Vincent Peillon.

Par ailleurs, certains concurrents de Martine Aubry pourront appeler à une nouvelle consultation des militants en vue de la convention de juin 2010 sur la rénovation du Parti socialiste. "Le vrai débat politique va commencer après", présage François Hollande avant l'ouverture du vote.
RÉVOLUTION, RÉNOVATION, MOBILISTION, PARDON ?

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