TOUT EST DIT

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jeudi 1 octobre 2009

Londres veut faire fermer un site consacré à la prostitution

"Ça ne devrait pas être bien difficile pour Terminator de mettre un terme à ce site." Harriet Harman, la secrétaire d'Etat britannique aux droits des femmes, a interpellé directement le gouverneur de Californie, l'ancien acteur de films d'action Arnold Schwarzenegger. La cause de sa colère : le site Punternet, hébergé en Californie, qui répertorie les prostituées actives au Royaume-Uni et permet aux utilisateurs de laisser des commentaires.
La prostitution est légale au Royaume-Uni, mais le racolage ne l'est pas. Le gouvernement prépare également un projet de loi qui rendrait illégal le fait d'avoir des rapports sexuels avec un ou une prostituée dépendant d'un proxénète. Ce projet s'inscrit dans le cadre d'une grande campagne de lutte contre la prostitution, les autorités britanniques craignant que les Jeux olympiques de 2012 ne provoquent un regain d'activité dans ce commerce.

De par son hébergement, le site est soumis à la loi californienne, qui interdit la prostitution. Mais Punternet traitant de la prostitution dans un pays où cette dernière est légale, il n'enfreint aucune loi, estime l'administrateur du site dans une lettre ouverte à la secrétaire d'Etat. "Aux Etats-Unis, il y a un principe constitutionnel, appelé 'liberté d'expression' […] qui existe justement pour éviter les abus de pouvoirs comme celui que vous souhaitez commettre. Ni le gouverneur, ni le président n'ont le droit de faire fermer un site qui n'enfreint pas la loi."

Aux Etats-Unis, en dehors de considérations de sécurité nationale, seuls les tribunaux peuvent ordonner la fermeture d'un site Internet. Généralement, les contentieux similaires se règlent devant les tribunaux des pays concernés, et non dans les pays hébergeurs. L'entreprise eBay s'était ainsi vu ordonner de cesser de proposer à la vente des objets du IIIe Reich en Allemagne et en France par les tribunaux de ces pays, mais pouvait continuer d'en proposer au Etats-Unis. L'entreprise avait par la suite décidé d'interdire purement et simplement la vente de ces objets sur son site.

SUJET SENSIBLE EN CALIFORNIE

La demande de la secrétaire d'Etat touche un sujet sensible pour Arnold Schwarzenegger, qui n'a pas encore réagi. Lors de sa première campagne électorale, plusieurs femmes l'avaient accusé de harcèlement sexuel, le poussant à présenter des excuses publiques. Depuis, "Terminator" a promulgué plusieurs lois soutenues par les défenseurs des droits des femmes, dont un texte de 2008 qui fait des prostituées mineures des victimes d'exploitation sexuelle, alors qu'elles étaient jusque-là considérées comme des délinquantes.

La prostitution est un sujet de débat fréquent en Californie. L'an dernier, les habitants de San Francisco ont voté contre une proposition de loi qui visait à la légaliser. Plus récemment, le gouverneur de Californie a demandé une enquête sur le scandale Acorn, qui touche un bureau de l'Association d'aide aux nécessiteux, proche des démocrates, en Californie. Une vidéo très controversée, diffusée par des militants conservateurs, laisse entendre que l'association soutiendrait l'organisation de réseaux de prostitution. Acorn a expliqué que la vidéo, tournée par des militants conservateurs déguisés, était une déformation d'une conversation humoristique. Toute prise de position du gouverneur sur le sujet est donc délicate.

Au final, si la demande de Mme Harman a peu de chances d'aboutir, elle a toutefois donné un coup de projecteur sur son programme de lutte contre les violences faites aux femmes. Revers de ce "coup" de communication : la demande de la secrétaire d'Etat a également fait une gigantesque publicité à Punternet. Dans sa lettre ouverte à Mme Harman, l'administrateur du site la remercie d'ailleurs pour cette publicité inespérée.

1 commentaires:

Anonyme a dit…

Oui à la prostitution adulte

http://ysengrimus.wordpress.com/2009/08/01/l%E2%80%99etat-proxenete-ou-rien-decriminalisation-ou-legalisation-de-la-prostitution/

Non à sa privatisation (plus exactement: au proxo privé), oui à son étatisation…
Paul Laurendeau