TOUT EST DIT

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dimanche 24 mai 2009

Le spectre de l'échec inquiète les socialistes

Une défaite pourrait conduire le PS à procéder à « des ajustements de la direction ».

LES SOCIALISTES refusent d'y penser. Mais l'hypothèse est dans toutes les têtes. Et si Martine Aubry enregistrait, à l'occasion des élections européennes, une défaite aussi cuisante que celle de Michel Rocard en 1994 ? Créditées à l'époque de 18 % à 19 % dans les sondages, les listes socialistes n'avaient obtenu que 14,48 %. Et l'ancien premier ministre avait été évincé de la direction du PS.

Quid de la première secrétaire si les européennes se passent mal ? « Tout dépend de comment on perd », dit un responsable qui souligne « la dimension grenouillère de la période ». Car en coulisses, ça grenouille. Les acteurs du congrès de Reims réfléchissent. Et tout le monde prépare la suite.

C'est lors du conseil national qui suivra le scrutin du 7 juin que les socialistes en décideront. « Si on se prend 18 % et que l'UMP est à 29 %, ça devient sérieux, prévient ce responsable. Aucune hypothèse ne sera à exclure. » Sauf peut-être une : un débarquement de Martine Aubry. « Le premier secrétaire du PS est élu par les militants » et plus par les cadres comme en 1994, rappelle-t-on. À l'approche de l'élection présidentielle, personne n'envisage de replonger le parti dans les affres de Reims.


« Enterrer son ego »



Certains évoquent en revanche « des ajustements de la direction » en cas d'échec. En clair, un encadrement de Martine Aubry. Par qui ? Tous les noms circulent. « Le PS a un impératif de rassemblement, assure Pierre Moscovici. Aucune des personnalités du parti ne doit se sentir laissée en jachère. Il est par exemple dommage que Bertrand Delanoë ne soit pas au bureau national ou que Ségolène Royal soit à l'extérieur du parti. »

Mais l'ex-ministre des Affaires européennes l'assure : « Toutes ces questions sont disjointes de l'élection. Il nous reste quinze jours. Notre objectif doit être d'arriver en tête le 7 juin. Après, on verra. » Les plans sur la comète tirés sur l'après-élections agacent dans le parti. « La plupart des scénarios ressemblent à ces espèces de machin que le PS sait parfaitement produire et qui s'avèrent au final moyennement sérieux », commente un cadre. À la direction, on s'énerve aussi un peu. « Il faut enterrer son ego, ne pas penser à l'après-7 juin en faisant des pronostics et se concentrer sur la situation des Français qui prennent cette crise en pleine figure », a demandé hier le porte-parole du parti Benoît Hamon.

Construite pour contrer Sé­golène Royal dans sa conquête ­du parti, la majorité de Martine Aubry serait menacée en cas de défaite, faute d'un ciment idéologique plus solide que l'antiroyalisme. « Le courant social-démocrate ­est au cœur de la majorité. Le courant de gauche aussi avec Benoît Hamon. Cette synthèse-là, elle tient », réplique Jean-Christophe Cambadélis, directeur de campagne des socialistes pour les européennes.

De toute façon, la direction du parti assure ne pas se placer dans l'hypothèse d'un scénario noir. Pour elle bien sûr, mais surtout pour l'ensemble de la gauche.

Sa lecture des sondages est simple : l'UMP fait 27 %, tout le reste est dans l'antisarkozysme, c'est donc que le gouvernement « est dans les cordes », selon Jean-Christophe Cambadélis. Peut-être. Mais les partis d'opposition à Nicolas Sarkozy sont divisés. Et dans les européennes, ce sont aussi les rapports de force à venir entre eux qui se préparent.

Cela fait trente ans que les socialistes procèdent à des ajustements, quel est celui qui leur ira au JUSTE ?

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