TOUT EST DIT

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jeudi 22 janvier 2015

Réarmement

Manuel Valls se savait attendu, hier, à l'occasion de la présentation des mesures « exceptionnelles » de lutte contre le terrorisme. Trop de paroles fortes avaient été prononcées en amont par le Premier ministre pour qu'il ne s'expose pas à un sentiment de frustration. Trop d'attentes immédiates en matière de sécurité avaient été entretenues par des propos martiaux pour ne pas engendrer de l'impatience. Des discours aux actes, il ne pouvait qu'y avoir un déphasage tant le combat contre le terrorisme, au-delà des effets de tribune, va devoir s'inscrire dans le temps long avec des mesures progressivement mises en 'uvre en fonction de l'évolution des moyens.
Car tel est bien le défi majeur auquel la France est confrontée. Faire davantage contre une menace qui reste « très élevée » et cela, dans une situation budgétaire particulièrement contrainte. On ne dira jamais assez quelle a été l'imprévoyance des gouvernements successifs à tailler dans les effectifs et les équipements de l'armée et de la police. Voici l'État condamné à se « réarmer » à travers des recrutements, ou des pauses dans les départs, au financement particulièrement flou.
C'est dans ce contexte que Manuel Valls a présenté une panoplie de mesures qui, toutes, vont dans le bon sens mais ne combleront pas facilement nos retards. Même si elles marquent définitivement une inflexion sécuritaire à laquelle la gauche aura eu bien du mal à se convertir. En tout cas, on reconnaîtra à Manuel Valls la volonté d'avoir déployé son large dispositif sous l'estampille de « l'esprit du 11 janvier ».
Le Premier ministre s'est attaché à « désarmer » les plus virulents de ses adversaires prêts, sous divers prétextes, à faire feu, sur « l'union nationale ». À l'opposition, il a concédé une « réflexion transpartisane » sur la peine d'indignité nationale. Auprès de la gauche hostile à tout projet liberticide, il a pu se prévaloir de la caution remarquée de Christiane Taubira pour qui « toutes les mesures sont prises dans le respect de l'État de droit ». Dans ces conditions, qui se risquerait à critiquer un plan nécessaire, sinon suffisant ?

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