TOUT EST DIT

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samedi 12 juillet 2014

Art contemporain : l’impérialisme du laid

L’artiste contemporain ne veut plus se contenter des musées et envahit châteaux, rues et églises
« Il fallait surmonter la perfection de Versailles », a déclaré le Coréen Lee Ufan, qui a posé neuf installations dans le parc de Versailles jusqu’au 2 novembre. Pour le visiteur, il faut surtout surmonter la vue de l’arche qui obstrue la façade du château, comme il avait fallu surmonter le homard gonflable de Jeff Koons suspendu au plafond du salon de Mars en 2008, les mangas infantiles de Takashi Murakami en 2010, les walkyries bariolées de Joana Vasconcelos en 2012.
Par son rayonnement mondial, Versailles est une pièce maîtresse dans cette stratégie d’invasion de l’espace public, qui permet à l’art contemporain de se légitimer auprès des sceptiques et des timorés : si c’est exposé à Versailles, c’est forcément beau.
Le domaine de Louis XIV n’a pas été le premier à être envahi par les mauvaises herbes du canul’art : dès 2006, Chambord accueillait une exposition d’artistes contemporains justement intitulée “Chassez le naturel”. En certains lieux, l’invasion est définitive, comme à Chaumont-sur-Loire, ancien domaine de Catherine de Médicis puis de Diane de Poitiers, transformé en centre d’art contemporain.
Le Louvre cumule provisoire et définitif. Côté définitif, c’est le plafond barbouillé en 2010 par Cy Twombly pour la salle des bronzes grecs ; côté provisoire, citons l’exposition Jan Fabre, en 2008, qui voyait notamment un ver de terre géant ramper dans les salles d’art flamand. L’art contemporain, note Jean Clair en paraphrasant Degas, ne se contente pas de fusiller l’art classique, il lui fait aussi les poches.
La rue est un espace de choix pour cette stratégie d’omniprésence. À Paris, impossible depuis quelques semaines de voir le Panthéon sans voir aussi Mongolian, la statue monumentale de Shen Hong Biao.
Mais pour ce processus de sacralisation de l’art contemporain, rien ne vaut une église. Si des lieux de culte désaffectés sont transformés en hall d’exposition, Saint-Merri, à Paris, est devenu centre d’art contemporain tout en restant une paroisse. Le chic du chic étant de parasiter la vie liturgique : en 1994, Christian Boltanski avait occupé Saint- Eustache, à Paris, en pleines fêtes de Pâques, par une installation baptisée Semaine sainte, qui consistait notamment à empiler de vieux manteaux par terre. Toujours à Pâques, en 2009, Mgr di Falco avait choqué en ouvrant sa cathédrale de Gap à une sculpture représentant le Christ sur une chaise électrique…

1 commentaires:

Unknown a dit…

Voilà bien un article écrit par une personne ne voyant pas plus loin que le bout de son nez. Il faut arrêter de vivre dans le passé. L'art contemporain n'est qu'un reflet des pensées d’aujourd’hui cherchant à faire progresser l'homme. L'histoire est importante certes mais l'avenir l'est tout autant et faire cohabiter les deux est tout à fait intéressant dans le sens qu'ils ouvrent tout deux des perspectives vers de nouvelles façons de penser. On ne peut plus aujourd'hui se contenter de faire de l'art figuratif et beau à regarder laissons à aux arts appliqués ou aux publicitaires qui ont besoin de plaire pour faire vendre, l'art essaye quant à lui de dire quelque chose, ce quelque chose qui peut effectivement provoquer chez le spectateur du dégoût ou de l'aversion justement parce que ces arts nous touche du plus profond. Elle provoque nos tabous et nos émotions cachées.