TOUT EST DIT

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mercredi 11 juin 2014

L’UMP à crédit

L’UMP à crédit
L'UMP est donc devenue depuis hier soir « l'Union Momentanée des Pachas ». On ne nous en voudra pas de jouer ainsi avec le sigle du parti créé en 2002, et mis à toutes les sauces ces derniers temps avant, sans doute, d'être promis à un inéluctable changement. Car il va de soi que le bureau politique d'hier soir, rue de Vaugirard, n'a fait qu'éviter le pire avec la désignation transitoire à la tête du mouvement de la « troïka » de trois anciens Premiers ministres (Fillon-Juppé-Raffarin) flanquée d'un secrétaire général en la personne de Jean-Luc Chatel. En bonne diplomatie politique, cela s'appelle un compromis.
On aurait aimé que cette solution de sagesse, dans l'attente du congrès qui élira le président de l'UMP, soit le fruit d'une réelle prise de conscience des dirigeants. Qu'ils aient enfin mesuré l'éc'urement de leurs militants. Qu'ils aient privilégié l'impérieuse nécessité démocratique d'incarner une alternance politique crédible au lieu d'abandonner le terrain au FN. Hélas, rien n'est moins évident que cela.
À coup sûr, les ambitions personnelles ont encore prévalu hier soir sur la défense de l'intérêt général. Sarkozistes et Copéistes ne voulaient pas d'un triumvirat omnipotent et, selon eux, dépourvu de légitimité. Fillonistes et Juppéistes s'opposaient à la nomination, non statutaire, d'un président intérimaire (Jean-Luc Chatel) qui avait démissionné de la direction du parti en même temps que Copé. D'où le fameux compromis ménageant, dans une défiance réciproque, les intérêts de chacun pour l'avenir.
C'est bien entendu sur ce plan-là que rien n'est réglé. Quid de la candidature de Sarkozy à la présidence de l'UMP ? Quid de la ligne politique du parti ? Quid de la primaire pour 2017 ? Toutes ces questions constituent des bombes à fragmentation lente. Elles ne seront pas sans conséquence sur l'avenir de l'UMP. Sans oublier les « cactus » financiers. À court terme, la « troïka » et son secrétaire général vont devoir plonger dans les comptes du parti endetté à hauteur de 70 millions d'euros. Sur tous les plans, l'UMP a bien besoin de se refaire un crédit.

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