TOUT EST DIT

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vendredi 13 juin 2014

L’opium des peuples


Attention ! La consommation excessive de football peut nuire gravement à la santé. L'avertissement n'est pas superflu au moment où s'ouvre le Mondial 2014 au Brésil, avec la bénédiction du Christ Rédempteur de Rio de Janeiro nous tendant les bras. Le foot est bel et bien devenu le nouvel opium des peuples. Et l'on ne croit pas si bien dire. Comme s'il ne suffisait pas des nuits blanches de ceux qui vont se « shooter » aux dribbles du Brésilien Neymar, les autorités annoncent une consommation record de cocaïne pendant l'épreuve, pour le plus grand bonheur des narco-trafiquants. Le Brésil pourrait ainsi devenir (aussi) le pays champion du monde de la consommation de drogue.
Tout cela ajoute à la démesure d'un événement qui s'inscrit dans l'escalade des compétitions sportives modernes. Nous sortons des JO d'hiver de Sotchi, qui furent les plus chers de toute l'histoire de l'olympisme avec 26 milliards d'euros, pour entrer dans le Mondial le plus dispendieux de tous les temps avec 8,5 milliards d'euros (trois fois plus que l'édition sud-africaine de 2010).
Ces dépenses faramineuses, inconsidérément encouragées par les instances sportives, ne rendent que plus insupportables les déficits démocratiques ou sociaux des pays organisateurs. Plus que jamais, le sport est utilisé par les potentats au pouvoir comme élément « agrégateur » de leurs populations en difficulté ou comme instrument de propagande et de réhabilitation d'image. Ainsi les grands rendez-vous sportifs planétaires sont-ils désormais dévolus aux appétits des plus offrants (Poutine pour Sotchi) ou aux largesses des plus corrupteurs (le Qatar pour le Mondial de 2022).
Sauf que la coupe pourrait être bientôt pleine. L'hypermédiatisation des compétitions offre une tribune universelle aux contestataires. Au Brésil, la peinture des arènes est encore trop fraîche pour maquiller les souffrances du peuple qui réclame des transports, des hôpitaux, des écoles ou des logements, plutôt que des stades. Après tout, faut-il se désoler que le foot cesse d'être une drogue dure ? Même au Brésil !
OVERDOSE DE BÊTISE, OVERDOSE MÉDIATIQUE, LES DEUX MAMELLES DE CE SPORT DE MILLIONNAIRES.

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