TOUT EST DIT

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vendredi 27 juin 2014

La 3ème plus grande économie du monde n'a que 1,6% d'immigrés dans sa population active, et elle n'est pas prête de changer quoi que ce soit



La population totale du Japon est de 127 millions d'habitants, dont 32 millions, soit plus d’un quart, sont des plus de 65 ans. La démographie japonaise implose depuis plus d'une décennie et vers 2060, le nombre de plus de 65 ans atteindra les 40%. Le taux de natalité est si faible et l'espérance de vie est si élevée que le pays « évolue vers un type de société que l'on ne voit que dans les films de science-fiction », a conclu le démographe Nick Eberstadt en 2012. L’année dernière, la population du Japon s’est réduite de 244.000 personnes.
 
Pourtant, Tokyo continue de s'opposer à l'immigration. A la fin du mois de juin 2013, on comptait 2,04 millions d'immigrés dans le pays, et ils ne représentent que 1,6% de la population active. L'opinion publique reste hostile à l'immigration, parce qu'elle est convaincue que l'harmonie du pays a été construite sur « une nation, une civilisation, un langage, une race », selon les propres mots de l'actuel ministre des Finances, Taro Aso. La nation pense que son uniformité est essentielle pour sa cohésion.
Mais le nombre des actifs décline inéluctablement, alors que les retraités représentent une fraction de plus en plus importante de la population, ce qui pose le problème du financement des pensions. Ces déséquilibres sont devenus si préoccupants que le Premier ministre Shinzo Abe a suggéré que le pays allait devoir augmenter temporairement le nombre des travailleurs étrangers dans le cadre de son plan de relance économique, surnommé « Abenomics ».
« Les gens ne sont pas favorables à l’immigration, mais l’ouverture d’un débat, qui durera probablement longtemps, devrait montrer que le pays n’a, en fait, plus d’autre choix. Nous sommes à un tournant historique», dit Hidenori Sakanaka, l'ancien directeur du Bureau de l'immigration à Tokyo, dont les propos on été rapportés par le journal suisse Le Temps.
Depuis la fin des années 2000, la population du Japon se réduit, en raison de la baisse de la natalité et de l'augmentation de l'espérance de vie. D'ici 2060, il ne recensera plus qu’à peine 86,7 millions d'habitants (contre 127 millions aujourd'hui). Et 40% de cette population seront des plus de 65 ans.
Le pays est déjà confronté aux problèmes posés par ces tendances démographiques catastrophiques, notamment au travers des pénuries de main d’œuvre dans certains secteurs. On manque d'infirmières dans les maisons de retraite, et de maçons sur les chantiers de construction. Les calculs du think tank Japan Center for Economic Research montrent que le pays ne pourra assurer son maintien que s’il accepte de faire entrer plus de 10 millions d'immigrants d’ici 2050, ou 200.000 par an, si le taux de fécondité du pays parvient à se hisser à 1,8 enfant par femme, afin de stabiliser la population à 90 millions d’habitants.
Or, le pays ne compte que 717.504 actifs étrangers, et sur les 6 derniers mois, il n’est entré que 15.000 nouveaux immigrants. La plupart des étrangers qui vivent au Japon sont des Sud-Coréens et des Chinois. Seuls les cuisiniers, les professeurs de langue, ou les professionnels qui ont des compétences spécifiques peuvent obtenir un visa à long terme.
Selon certains experts, une politique plus accueillante à l’égard des immigrés est la seule planche de salut pour le Japon, mais Abe demeure frileux sur cette question et le pays continue d’octroyer principalement des visas de court terme. Lors d'un débat télévisé récent, le Premier ministre a justifié cette réticence en affirmant qu'il y avait «beaucoup de «frictions et de mécontentement» dans les pays qui ont eu des politiques d’immigration plus souples. Il n’a pas précisé quels pays étaient visés par cette remarque...

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