TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

jeudi 22 mai 2014


Sur fond de discrédit de la parole politique et de crise économique, les élections européennes de dimanche devraient réserver peu de surprises. Les partis eurosceptiques ont, selon les derniers sondages, toutes les chances d'arriver en tête du scrutin dans de nombreux pays, y compris en France et en Grèce, avec des scores oscillant très souvent entre 25% et 30%.
C'est d'ailleurs à Athènes que tous les regards devront se tourner dimanche soir. A en juger par le résultat des récentes élections locales dans le pays, le grand vainqueur des européennes devrait être le parti de gauche radical Syriza. Ce n'est en rien inattendu dans un pays où le PIB s'est contracté de 25% depuis 2009, avec les conséquences sociales qu'on peut aisément imager.
Cette situation fait le lit des extrêmes. On le sait, un bon score des eurosceptiques ne pourra pas vraiment entraver le système bruxellois tant les divergences idéologiques sont profondes entre le FN, le Jobbik hongrois et l'UKIP britannique.
En revanche, en Grèce, c'est un véritable choc politique et financier qui pourrait survenir. Le Premier ministre Samaras a, en effet, annoncé la convocation d'élections législatives anticipées si son parti était battu dans quatre jours. Une nouvelle zone d'incertitude pour les investisseurs et de turbulences pour la zone euro pourrait alors s'ouvrir.
En période de faible volatilité sur les marchés financiers et de survalorisation des principaux indices boursiers sous l'effet des politiques monétaires très accommodantes de part et d'autre de l'Atlantique, la matérialisation d'un risque grec aurait des effets dévastateurs sur les valorisations boursières et la capacité d'endettement de nombreux pays membres de l'Union monétaire qui ne commencent qu'à se rétablir.
Dans l'hypothèse d'un nouveau scrutin législatif, Syriza pourrait s'imposer et jouer de son assise électorale au sein du gouvernement de coalition qui pourrait se former dans la foulée. Le scénario le plus probable serait alors une renégociation des conditions des plans d'aide en cours, qui représentent actuellement le montant énorme de 300 milliards d'euros, créant au passage un nouveau regain de tensions sur la dette des pays périphériques et sur l'euro.
Au mieux, le nouveau gouvernement grec pourrait demander un allongement des maturités sur les obligations grecques et / ou une réduction des taux d'intérêt appliqués. Au pire, il sera question d'une deuxième restructuration de la dette de la Grèce.
Ce risque latent devrait inciter les créanciers du pays, Allemagne et France en tête, a trouvé une solution durable à la question grecque au lieu de privilégier, depuis 2010, la stratégie de la fuite en avant. Il faut avouer aux électeurs européens que la trajectoire ascendante de la dette grecque n'est pas soutenable et que les pays européens vont devoir, tôt ou tard, accepter leurs pertes. Ce serait un geste de vérité politique et de solidarité européenne nécessaire en cette période de pessimisme et de méfiance généralisés.

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