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lundi 12 mai 2014

Europe et fracture sociale

Europe et fracture sociale


Les scrutins où il est question de l'Europe sont des révélateurs de la fracture sociale en France, indépendamment des préférences partisanes des électeurs. C'est une des leçons qui se dégage depuis le référendum sur le traité de Maastricht (1992), où le « oui » ne fut victorieux que d'une très courte tête.
Grosso modo, la conclusion à tirer de ces deux décennies de scrutins (et des enquêtes qui les ont suivis) est la suivante : plus on occupe une position élevée dans l'échelle sociale, plus on est pro-européen, voire carrément euro-enthousiaste. À l'inverse, l'appartenance aux classes populaires (ouvriers et employés essentiellement) est très majoritairement synonyme d'euroscepticisme, voire d'euro-hostilité avérée.
Au milieu, il y a les classes moyennes chez lesquelles, comme le sentiment de déclassement, l'euroscepticisme n'a cessé de progresser en vingt ans. Une eurodéfiance dont la traduction électorale peut fort bien être… l'abstention.
D'où cette impression récurrente lors de chaque « eurocampagne » électorale : la France « d'en haut », forcément « éclairée », s'évertue, avec des accents de plus en plus excédés et comminatoires, à montrer le lumineux chemin de la grande et belle Europe « qui nous sauvera » à une France « d'en bas » de plus en plus dubitative, rétive, voire hostile, et qui en tout cas croit de moins en moins à l'Europe « protectrice » qu'on lui faisait miroiter il y a vingt ou trente ans.

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