TOUT EST DIT

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mardi 25 mars 2014

Démocratie « normale »

Démocratie « normale »


Comme cela pourrait être reposant un lendemain de premier tour des municipales ! Vous avez vu ? Pas la moindre allusion à un scandale politico-financier dans les journaux. Pas la moindre « fuite » organisée sur les écoutes téléphoniques d'un ancien président. Pas de mise en cause de juges ou de policiers. Pas de phrase vengeresse d'une ministre maladroite se faisant justice. Pas d'échanges d'invectives médiatisés entre adversaires politiques. Comme cela serait reposant, en effet, si l'on n'était pas au lendemain d'un 23 mars que beaucoup qualifient de « 21 avril municipal ». Car ceci explique cela.
Nos principaux dirigeants ne sont pas devenus spontanément raisonnables. C'est parce qu'ils ont reçu un monumental coup de pied aux fesses, dimanche, qu'ils ont baissé d'un ton, plus préoccupés de sauver les meubles que de fouiller les poubelles. Dimanche soir, déjà, sur les plateaux télévisés, le verbe était moins vindicatif que ces derniers temps. La droite, bien que victorieuse, ne pavoisait pas, et la gauche, bien qu'installée dans le déni, évitait l'arrogance.
Tout cela, bien sûr, en raison de la spectaculaire percée d'un FN prospérant sur les débats fangeux des partis de gouvernement qui laissent à Marine Le Pen le soin de s'épancher sur le sort des victimes de la crise. Alors, comme toujours, les balles âmes ont sorti les herses : halte au fascisme en organisant la résistance citoyenne dans les villes pouvant tomber sous la férule extrémiste. Et tant pis si cela insulte un suffrage que les égarements de nos élites rendent de moins en moins universel.
Allons, ne sombrons pas dans la sinistrose. Il existe des solutions ! Il suffirait que François Hollande dise enfin quelle politique il assume, et avec quel vrai Premier ministre, quel gouvernement cohérent et quels alliés fiables il va la mener. Les bricolages électoraux d'entre deux tours – au nom d'un rassemblement des contraires – ne sont pas rassurants. Il suffirait aussi que la droite s'accorde sur un programme crédible en oubliant l'insupportable confrontation des ambitions. Bref, il suffirait que la France redevienne une démocratie « normale ». Au service du peuple.

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