mardi 11 février 2014
Les Suisses refusent l’immigration incontrôlée
Les Suisses refusent l’immigration incontrôlée
La Commission européenne et l’Allemagne regrettent le résultat du référendum suisse. Berlin parle des « nombreuses difficultés » que va rencontrer la Confédération, sans qu’on sache s’il s’agit des éventuelles conséquences économiques et sociales de la votation ou de menaces.
Une fois de plus, la Suisse choque l’Union européenne et ses affidés par sa trop grande expression démocratique. En votant à 50,3 % en faveur du référendum « contre l’immigration de masse », alors que leur propre classe politique s’attendait à les voir bénir le trans-frontiérisme à outrance, les Suisses ont décidé de reprendre la main en ce domaine.
Qu’y a-t-il dans le texte ? L’affirmation que la Suisse gère par elle-même l’immigration ; que des quotas sont nécessaires ; que le droit au regroupement familial et aux prestations sociales peut être limité ; que la préférence nationale doit être favorisée ; que les traités internationaux contraires à ces dispositions doivent être renégociés.
Rien d’extraordinaire, donc, si ce n’est qu’en se donnant les moyens de contrôler l’immigration européenne et extra-européenne, la Suisse remet en cause le principe d’une migration totale des peuples louée au nom du multiculturalisme et dont profite surtout le patronat. (Ce que reconnaît ingénument le président du comité de défense des travailleurs frontaliers du Haut-Rhin, Jean-Luc Johaneck : « Bon nombre de frontaliers disposent de contrats précaires et sont employés à moindre coût que les Suisses. ») La Suisse se met en situation de xénophobie et se place, de fait, hors d’un champ « démocratique » où se cultivent les droits de l’homme et autres billevesées despotiques.
Des Suisses lucides
Le ministre des Affaires étrangères et président de la Confédération helvétique, Didier Burkhalter, a admis qu’il s’agit d’un désaveu de la politique gouvernementale. Beau joueur, ou simplement démocrate, car il ne s’est pas laissé intimider par la pression internationale et a défendu le système suisse. « Le peuple est souverain, a-t-il rappelé (…). Le système est sain qui n’oblige pas la population à suivre des autorités politiques qui auraient des compétences démesurées. » Et d’enfoncer le clou démocratique dans les fesses des dirigeants européens : ce rejet de l’immigration « n’est pas une spécificité suisse », mais tous les pays « n’ont pas l’occasion de l’exprimer ».
La presse aux ordres relève avec désapprobation les réactions unanimes et heureuses des partis européens « populistes » ou d’« extrême droite », en Angleterre, en Autriche et… en France. Le Front national a salué « une victoire nette du peuple suisse contre ses élites, la technostructure de l’Union européenne et la bien-pensance qui n’épargne aucun pays d’Europe » et estime que la Suisse donne là – à trois mois des européennes – un exemple aux Français. Il n’y a pas d’obligation ni de fatalité en matière d’immigration.
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