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samedi 25 janvier 2014

Tournant social-clérical ?

Tournant social-clérical ?


Après son tournant social-libéral, François Hollande négocierait-il un virage social-clérical ? L'interrogation relève évidemment du pur mauvais esprit alors que le chef de l'État rencontre aujourd'hui le pape. François Hollande ne se rend surtout pas à Rome pour battre sa coulpe et confesser des tourments privés, mais pour « recoller les morceaux » avec les catholiques français s'estimant victimes de mauvais traitements. C'est que, même si les voix des urnes sont impénétrables, le poids du vote catho (y compris des cathos de gauche) revêt une grande importance à l'approche de consultations électorales.
Autrement dit, la venue de François Hollande au Saint-Siège sera davantage guidée par des mobiles « utilitaristes » que par des considérations spirituelles. Rien à voir avec la profession de foi de Nicolas Sarkozy lors de son discours sur la laïcité positive au palais du Latran en 2007. Il s'agira au fond, pour François Hollande, de montrer que sa distance à l'égard de la religion n'est pas de l'anticléricalisme. Quelques plaisanteries inélégantes du chef de l'État avaient pu le laisser croire jusque-là.
D'où les gages fournis par François Hollande avec la condamnation, lors de sa conférence de presse du 14 janvier, des actes antichrétiens. Il est vrai qu'en face de certaines provocations cathophobes récentes, la réprobation gouvernementale n'avait que trop tardé. Ce n'est pas pour autant que le chef de l'État recevra aujourd'hui une absolution du Saint-Père. Qu'importe. De façon pragmatique, l'accent sera mis sur les points de convergence, là, où comme l'a dit François Hollande avec un peu d'irrespect, le pape sera « utile ».
On a bien compris que, pour François Hollande, la première utilité de cette audience privée réside dans un bénéfice d'image aux côtés d'un pape à la formidable popularité. Un pape à la vibrante fibre sociale et « ennemi de la finance » qui parle comme le fit au Bourget un certain candidat à la présidentielle. François Hollande a mesuré le profit qu'il pouvait en tirer. À se demander qui est le plus jésuite des deux François.

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