TOUT EST DIT

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samedi 30 novembre 2013

Effets secondaires

Effets secondaires



Il y a des effets secondaires à la liberté comme il y en a au progrès ou à certains médicaments. Pour la première fois, cette semaine, aurait dû être plaidée devant la Cour européenne des droits de l'homme une affaire sur la question du voile intégral. C'est une jeune française musulmane qui a assigné son pays en contestant la loi, en vigueur depuis 2011, qui interdit la burqa dans l'espace public. L'audience a été reportée, mais il reste le fond et cette attaque contre la République laïque par le plus obscur des communautarismes. Dans les pays moyenâgeux où la loi religieuse impose cet accoutrement discriminant la plaignante aurait sans doute été réduite au silence ou lapidée.
Ainsi va notre démocratie qui pour protéger la liberté de conscience de ses citoyens protège aussi ceux d'entre eux qui nient ses principes fondateurs et bafouent les règles du vivre ensemble. Notre démocratie tellement démocratique que ses ennemis ont compris que l'on peut en France porter n'importe quel drapeau sans risquer de se faire couper la main. Et même s'inspirant de la loi du Talion chère aux talibans, contester l'État de droit.
Jusqu'au-boutiste du défi, la jeune femme et ses manipulateurs vont même jusqu'à arguer du non-respect de sa vie privée et de ses convictions. Étrange vie privée que celle où l'on se grillage pour échapper au regard de l'autre. Étranges convictions religieuses que celles qui prétendent que le droit peut être différent selon la communauté à laquelle on appartient. La Cour, en tout cas peut-on l'espérer, lui répondra que la laïcité est un principe constitutionnel qui édicte que les convictions d'un clan ne peuvent pas s'imposer à la loi générale. Peut-être devrait-on lui faire dire aussi qu'au nom de croyances, non religieuses celles-là, dans la force des marchés et les vertus du libéralisme de graves violences économiques et sociales sont commises.
Quel paradoxe en ces jours où l'on salue la « Marche des beurs » de 1983 comme une victoire de l'égalité sur la violence raciste. Éphémère victoire puisqu'il faut encore manifester pour tenter de provoquer un sursaut républicain et revendiquer les mêmes droits pour tous ceux qui sont différents.

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