TOUT EST DIT

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samedi 5 octobre 2013

En arrière, marche !

En arrière, marche !


Au moment où les Français sont invités à se serrer la ceinture, il n'est pas illogique qu'on demande aux militaires de se serrer le ceinturon. Sauf que ces derniers trouvent que le ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian, a poussé le cran un peu loin. Ils estiment que la promesse de sanctuarisation du budget de la Défense n'a pas été tenue. Et pour cause. Alors que l'armée représente 10 % des emplois publics, elle va assumer 60 % des suppressions de postes prévues au budget 2014. Nos militaires seraient-ils, pour d'obscures raisons politiciennes, dans le collimateur du gouvernement ? En tout cas, ils s'estiment presque victimes de brimades dans le cadre de la réorganisation du ministère de la Défense.
Désormais, la gestion des personnels sera retirée à l'état-major pour être confiée à la direction des ressources humaines du ministère. Autrement dit, généraux et amiraux sont confinés au rôle de « techniciens de combat ». Tout cela alimente une frustration dans les rangs. Officiers et anciens officiers des trois armes et de toutes sensibilités ont constitué un groupe de réflexion, baptisé « les sentinelles », et diffusé un manifeste pour la défense des armées. Ils y déplorent que le militaire soit devenu « l'homme de peine de la République ».
Voici donc la « grande muette » qui se met à parler. Au-delà des récriminations plus ou moins justifiées, il importe que Jean-Yves le Drian rétablisse au plus vite un lien de confiance avec l'institution militaire. La cure d'austérité imposée à l'armée impose une remobilisation des personnels et une redéfinition des objectifs.
Il ne saurait y avoir d'influence diplomatique française dans le monde sans appareil militaire crédible. La rigueur budgétaire ne doit pas nous priver d'un bras armé suffisamment fort pour peser sur la scène internationale. On vient de s'en rendre compte avec l'affaire syrienne. Tant que balbutiera l'Europe de la défense, qui constitue la seule solution, nous ne saurions baisser la garde. Pas la peine d'être un Président va-t-en guerre si c'est pour lancer un piteux : « En arrière, marche » !

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