TOUT EST DIT

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samedi 31 août 2013

Le Royaume-Uni est hors-jeu

Les États-Unis perdent leurs alliés. Londres, le partenaire militaire principal de Washington, a refusé de participer à l’opération militaire contre la Syrie. De nombreux pays membres de l’ONU ont également renoncé à un scénario militaire pour faire pression sur le régime de Bachar al-Assad. Aujourd’hui, Washington est en train de chercher d’autres alliés, mais déclare pouvoir frapper seul.



Jeudi soir, le parlement britannique a rejeté la proposition du gouvernement de réagir par la force à la « crise humanitaire » en Syrie, ce qui pourrait impliquer une attaque militaire. David Cameron, le premier ministre britannique, a annoncé que la décision des députés ne portait qu’un caractère de recommandation, mais qu'il ne serait pas correct de l’ignorer.
« La Chambre des communes a rejeté notre initiative. Les députés qui expriment l’opinion publique du pays se sont prononcés contre la participation du Royaume-Uni dans l’opération militaire. Le gouvernement va agir en accord avec cette décision »,a-t-il annoncé.

Pendant la nuit de jeudi à vendredi, 12 pays de l’ONU, dont l’Italie, la Grèce et le Canada ont annoncé qu’ils refusaient toute forme d’action militaire contre la Syrie sans sanction de l’ONU. Avoir l’autorisation du Conseil de sécurité sans preuves convaincantes de l’utilisation d’armes chimiques par les autorités syriennes est impossible. Aujourd’hui, le Conseil de sécurité possède un seul compte-rendu officiel. Celui-ci émane des experts russes, qui ont effectué une enquête sur l’utilisation éventuelle d’armes chimiques en mars dans la province d’Alep. À ce moment-là, des preuves irréfutables avaient été présentées, selon lesquelles les armes chimiques avaient été employées par l’opposition.
Aujourd’hui, les experts de l’ONU mènent une investigation sur le cas d’utilisation d’armes chimiques du 21 août dans les faubourgs de Damas. Samedi, les résultats de l’enquête doivent être remis à Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, qui transmettra à son tour les informations aux représentants du Conseil de sécurité. Moscou est persuadé qu’avant cela, il est illégal ne serait-ce que de discuter d'un plan d’attaque de la Syrie. Cette opinion est partagée de nombreux autres membres de la communauté internationale, mais pas par les États-Unis. Selon le quotidien New York Times,Washington pourrait ordonner d’attaquer la Syrie sans le consentement du Conseil de sécurité de l’ONU. Il est possible que ce soit le cas déjà samedi, une fois que les inspecteurs de l’ONU auront quitté la Syrie.
« C’est tout à fait possible. Vraisemblablement, les informations que les experts de l’ONU vont présenter indiqueront que les armes chimiques ont été utilisées par les rebelles. Je pense que les États-Unis sont déjà au courant et qu'ils peuvent frapper avant la publication du rapport »,a déclaré Semione Bagdassarov, expert des problèmes de l’Asie centrale et du Proche Orient.
 Les États-Unis sont en train de rassembler les partisans d’une intervention militaire en Syrie. S’il n’y a plus personne en Europe, certains États du Proche-Orient ne sont pas contre l’idée d’attaquer leur voisin. Ahmet Davutoğlu, ministre turc des Affaires étrangères, a déclaré jeudi que 25 pays pourraient entrer dans la coalition antisyrienne. Toutefois, cela a été dit au cours de négociations officieuses. Lorsqu’il sera question d'agir réellement, tout le monde n’osera pas violer la législation internationale, car cela pourrait entraîner des conséquences imprévisibles. C’est ce qu’estime Stanislav Tarassov, directeur du Centre du Proche-Orient et du Caucase de l’Institut international des États modernes.
« Des groupes d’opposition, ainsi qu’un gouvernement syrien en exil ont été mis en place en Turquie. Imaginez-vous si les Kurdes s’étaient rassemblés quelque part à Téhéran, s’ils avaient qualifié le régime d’Erdoğan de dictatorial et illégitime et lui avaient déclaré la guerre. On peut s’attendre à tout dans une situation où tous les évènements sont considérés hors du droit international », explique Stanislav Tarassov.
En attendant, selon les représentants de l’administration américaine, la Maison-Blanche est prête à agir seule contre la Syrie, si elle décide d’utiliser la force. Toutefois, la décision en question n’a pas encore été prise.

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