TOUT EST DIT

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mercredi 15 mai 2013

Y a-t-il un pilote à Bercy?


Bercy sera la première cible du remaniement gouvernemental qui s'annonce. En ligne de mire, celui qui est statutairement dépositaire de l'autorité, mais qui peine à l'incarner: le ministre des Finances, Pierre Moscovici.

Qui est le commandant du paquebot des bords de Seine qu'est le ministère de l'Economie et des Finances? La réponse semble a priori évidente: le dépositaire statutaire de l'autorité, le ministre de l'Economie et des Finances, à savoir Pierre Moscovici. Or elle ne l'est pas aux yeux de deux poids lourds de la majorité.
La clique.
Le ministère de l'Economie et des Finances a "besoin d'un patron", a en effet déclaré ce mardi sur RTL Laurent Fabius. Le numéro deux du gouvernement et ministre des Affaires étrangères rebondissait sur des propos similaires tenus la veille par Ségolène Royal. La présidente PS de Poitou-Charentes et vice-présidente de la Banque publique d'investissement a jugé nécessaire, dans un entretien au Monde de lundi 13 mai, de "restructurer" Bercy pour mettre fin aux "zizanies" entre ministres.
La perspective prochaine d'un remaniement gouvernemental, annoncé par François Hollande lui-même et qui, selon l'entourage du chef de l'Etat, pourrait intervenir cet été, n'est pas étrangère à ces attaques de Laurent Fabius et de Ségolène Royal. Le premier, qui a été ministre du Budget sous Mitterrand de 1981 et 1983 et ministre de l'Economie et des Finances sous Jospin de 2000 à 2002, rêve peut-être de réintégrer le paquebot des bords de Seine.
Il a d'ailleurs déjà marché à plusieurs reprises sur les plates-bandes de ses collègues de l'Economie, en annonçant que la France ne tiendrait pas son objectif de déficit de 3% en 2013 et en révisant la prévision de croissance à la baisse. Ce n'est pas un hasard non plus s'il a créé une Direction des entreprises et de l'économie internationale au sein du Quai d'Orsay. Quant à Ségolène Royal, l'ex-compagne de François Hollande, elle a beau affirmer que son entrée au gouvernement n'est "pas d'actualité", son omniprésence depuis quelques semaines dans les médias laisse peu de doutes sur ses ambitions.

Sept ministres à Bercy, c'est trop

Au-delà du contexte, il y a les faits: depuis plusieurs semaines, des proches de François Hollande confient, en privé, qu'il y a véritablement un problème à Bercy. "Pas sur le nombre de ministres, mais sur le fait qu'il n'y a pas de hiérarchie, de véritable chef", a souligné l'un d'eux auprès de l'AFP. Le chef de l'Etat aurais émis des doutes récemment, devant des visiteurs, sur l'emprise réelle de Pierre Moscovici sur le pôle stratégique qu'est Bercy, centre névralgique de la politique économique gouvernementale.
Pierre Moscovici pâtit tout d'abord du choix de François Hollande etJean-Marc Ayrault de nommer, il y a un an, sept ministres à Bercy. Difficile d'être le commandant en chef du paquebot quand on doit composer avec trois ministres de plein exercice - Arnaud Montebourg au Redressement productif, Sylvia Pinel à l'Artisanat et Nicole Bricq au Commerce extérieur - et trois ministres délégués - Jérôme Cahuzac remplacé depuis par Bernard Cazeneuve au Budget, Benoît Hamon à l'Economie sociale et solidaire et Fleur Pellerin aux PME et à l'Economie numérique. A cette difficulté organisationnelle s'est rapidement ajoutée des problèmes d'hommes, de personnalités.
Le flegmatique et pragmatique ministre de l'Economie et des Finances a dû subir la concurrence médiatique de deux hommes. Celle de Jérôme Cahuzac tout d'abord, ministre du Budget au verbe acéré, rompu aux joutes parlementaires avec l'opposition, considéré pendant longtemps comme le véritable "patron" de Bercy. Au lieu de le servir, la chute de Cahuzac, mis en examen pour fraude fiscale et blanchiment d'argent, a affaibli Pierre Moscovici. Soupçonné d'avoir caché les actes de son ministre délégué, il a été contraint de justifier. Sans réussir à convaincre tout le monde.

Le duo infernal Moscovici-Montebourg

Mais la concurrence la plus frontale et destructrice est celle d'Arnaud Montebourg. Entre les deux hommes, aux personnalités diamétralement opposées - l'un est un technocrate modéré, l'autre un politique explosif- la guerre est déclarée dès les premiers jours.Leur antagonisme a éclaté au grand jour sur de nombreux dossier : sur la Banque publique d'investissement (BPI), sur PSA, sur le crédit d'impôt compétitivité, et plus récemment sur la vente de Dailymotion à Yahoo.
TOUT UN EXECUTIF QUI RESSEMBLE À SON PRÉSIDENT: 
EN TROMPE L'ŒIL.

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