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dimanche 5 mai 2013

Les origines du « printemps français »

Les origines du « printemps français »




Pour le peuple et contre l’opinion


Au bout d’un an, François Hollande est déjà à terre et quotidiennement piétiné. De même, on pratiquait sous le quinquennat précédent un anti-sarkozysme d’autant plus excitant qu’il était grégaire. Ce que ces aversions révèlent, c’est l’impatience inconséquente de l’opinion. On voudrait qu’une solution à tous nos maux fût trouvée, et vite. Ce dont témoigne la violence du rejet, c’est le désarroi de cette même opinion. Ceux à qui la violence de cette hostilité profite, c’est aux extrémistes et aux démagogues.
Ceux qui nous gouvernent ont une large part de responsabilité dans la chute de leur cote de popularité. Ils promettent tant pour se faire élire qu’ils ne peuvent que décevoir. Une fois parvenus au pouvoir, ils continuent de vouloir contenter l’humeur changeante de l’opinion. Plus ils parlent de cap à tenir et plus ils sinuent. Alors qu’ils sont si différents comme hommes et comme politiques, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont pratiqué tous les deux l’art du louvoiement.
Le premier avait été élu en promettant des réformes s’appuyant sur la responsabilité individuelle et l’esprit d’entreprise, sur un allégement du poids de l’État et de sa dette. En réalité, la dépense publique et l’endettement de l’État s’aggravèrent durant son quinquennat ; jamais il ne réussit à empêcher la perte de compétitivité de nos entreprises. Pour autant, des réformes courageuses et bénéfiques furent mises en oeuvre, comme celles sur les retraites ou le renforcement du rôle du parlement.
Le second avait promis de rompre avec le monde de la finance, de faire payer les riches pour réduire les déficits publics, de relancer la croissance par la demande, de baisser le chômage. Il commença bien par alourdir le poids de l’impôt (30 milliards en un an), mais avant d’imaginer un choc de compétitivité permettant aux entreprises de réduire leurs contributions de 20 milliards. La finance n’a pas été vraiment attaquée. Le nombre de chômeurs a augmenté de 900 par jour depuis son élection.
Le François Hollande dernière version a favorisé la signature par les partenaires sociaux d’un accord sur la compétitivité et la sécurisation de l’emploi ; il a fait adopter la plupart des mesures du plan Gallois ; il vient de saluer ces entrepreneurs « qui prennent des risques ».
Mais ce Hollande est-il le Hollande définitif, ou corrigera-t-il de nouveau le cap en prenant des décisions qui complairaient à l’aile gauche du Parti socialiste, et l’aideraient à rassembler son camp qui aujourd’hui le lâche ? Alors qu’il est bas dans l’opinion comme jamais un président ne le fut aussi vite.
Ou bien est-il trop impopulaire pour poursuivre dans la voie de réformes de structures qui sont rarement plébiscitées ? François Hollande prendra-t-il le risque de gouverner pour le peuple et contre l’opinion ?

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