TOUT EST DIT

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jeudi 24 janvier 2013

Réformes

Réformes



« Qui a eu cette idée folle, un jour d’inventer… les réformes ? » On pourrait plagier le fameux « Sacré Charlemagne » de France Gall, pour décrire la frénésie française en matière de réforme scolaire. Chaque réforme s’offrant, évidemment, sa contre-réforme. Et la réforme de droite chassant logiquement celle de gauche.
La réforme des rythmes scolaires défrise une partie du monde enseignant, qui l’a brutalement fait comprendre au ministre de l’Éducation. Pauvre Vincent Peillon. N’avait-il pas réussi à mettre en musique les promesses électorales du candidat Hollande ? 60 000 postes d’enseignants ont été accordés, alors que le budget de l’État glisse vers l’abîme. Le ministre multipliait déclarations et mesures pour assurer la paix dans les classes. Dans un premier temps, sa réforme des rythmes scolaires n’avait, semble-t-il, gêné que les élus locaux, quelque peu effrayés par la grosse facture induite. Bref, la turbulente Éducation nationale semblait sous le charme.
Et puis, patatras. Les profs sortent leur arme aussi fatale que l’hiver en janvier : la grève. Pour se rassurer, le ministre met en avant une exception parisienne. Il n’empêche que la lune de miel entre les gros escadrons du « peuple de gauche » et leur ministre de tutelle est bien finie.
François Hollande va même devoir abandonner son uniforme de stratège au Mali pour revêtir, dare-dare, son costume de pédagogue et rassurer le monde enseignant. Le président de la République aura une belle occasion de le faire aujourd’hui, lorsqu’il parlera de la jeunesse.
Il lui faudra aussi remettre de l’ordre dans la classe des élèves socialistes. Jean-Christophe Cambadélis a taclé Vincent Peillon, jugeant qu’il n’avait pas le « doigté nécessaire » pour parler aux enseignants. Une remarque à opposer à celle du ministre en colère, qui aurait déclaré qu’il n’a pas créé 60 000 postes d’enseignants « pour être emmerdé après ».
Ce coup de colère, en forme d’aveu, risque de déchaîner des passions. Les enseignants vont-ils exiger une réforme du vocabulaire ministériel ?

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