TOUT EST DIT

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mercredi 23 janvier 2013

Identifier l’ennemi !

Identifier l’ennemi !


Il y a un temps pour tout. Comme il y a un temps court : le temps d’une manif et ce que certains ont appelé sa « grâce ». Et un temps plus long : celui de l’action en profondeur et de la formation. Dans la mesure du possible, les deux ne doivent pas s’opposer mais coopérer ensemble à des niveaux différents. Le phénomène de la manifestation du 13 janvier nous dit quelque chose du pays réel, son support naturel. Il serait dommage que cette « grâce » précisément ne puisse lui servir pour augmenter enfin sa capacité vitale et politique à se défendre contre un pays légal qui l’ignore et le méprise autant. Au-delà de la question prudentielle du référendum (Présent d’hier) et des actions envisagées par la « Manif pour tous », cela mérite réflexion.

Lu de l’une des porte-parole de cette manifestation : « La question des droits de l’enfant dépasse largement les clivages traditionnels. C’est parce qu’elle n’était guidée ni par la défense de droits acquis, ni par des revendications catégorielles que la manifestation du 13 janvier a pu rassembler au-delà de tout cercle politique ou religieux établi. » C’est bien évident et c’est heureux. Nous luttons pour le bien commun et la civilisation, au-dessus des partis et au-dessous de la religion si l’on peut dire. Au service de la loi (morale) naturelle, intermédiaire (« metaxu » en grec) universel entre les deux. Dans cet esprit, nous l’avons déjà écrit : nous devons collaborer intelligemment avec tous ceux qui se rapprochent de cette loi supérieure et s’accrochent à elle comme centre de gravité de la tradition et de la politique françaises (Présent du 19 décembre) dans un combat pluri-politique et pluri-religieux qui n’exclut personne en ce sens et surtout pas les supposés extrémistes-de-droite ou intégristes ainsi désignés par la praxis dialectique de la gauche (1) !

Mais ce n’est pas une raison pour tomber dans un autre piège tendu par la même dialectique : la revendication stérile d’un combatapolitique et aconfessionnel, inodore et incolore. Car la culture de mort et le culte maçonnique qui l’anime dépassent également, à leur manière de contrefaçon, les clivages traditionnels : on en a assez souffert avec les agissements de la droite courbe en matière de lois mortifères, sans même parler de la trahison des clercs ! Or ses militants, eux, ne craignent jamais la « récupération politique », voire politicienne, pourvu qu’elle s’exerce toujours dans le sens « transcendant » d’un « pas d’ennemi à gauche » qui assure stratégiquement toutes leurs conquêtes depuis des lustres.
On doit bien sûr déplorer que le pays réel incarné par la manif historique du 13 janvier ne soit pratiquement pas représenté par le pays légal. Mais ce n’est pas en s’exonérant d’une critique conséquente de ce régime et en fuyant les quelques élus ou reliquats de partis qui défendent encore le moins mal ce pays réel qu’on arrivera à donner suite à ce sursaut, comme le redoutait aussi Yves Brunaud dansPrésent de samedi. Dépasser les clivages traditionnels n’empêche pas la gauche et la Révolution de demeurer ce qu’ils sont : un mal auquel il faut absolument opposer un mode d’action contre-révolutionnaire, qui implique bien concrètement un « contre »…

Un (autre) clivage nécessaire !

Notre combat pour la famille doit s’incarner politiquement et religieusement en identifiant notamment ce mal et en désignant l’ennemi principal et public n° 1. De quoi le « mariage » homo est-il le nom, avec l’idéologie du genre, après l’avortement, avant l’euthanasie et autres transgressions indéfinies ? De l’esprit de gauche maçonnique (jusqu’au sein de la « droite ») et du culte de l’homme bien évidemment dont l’Inspirateur est homicide et menteur depuis le commencement ! C’est un gouvernement et un président socialistes qui en sont aujourd’hui les représentants les plus actifs et qu’il faut empêcher de nuire en les combattant comme tels, en tant que dispensateurs d’erreurs funestes et de crimes contre l’humanité.
En dépit de ses mérites et de sa réussite indéniables, on peut craindre des bonnes intentions stratégiques de la « Manif pour tous », ce que disait Jean Madiran à propos de la bonne volonté pastorale d’un « Concile pour tous » refusant désormais de condamner les erreurs (Présent du 2 octobre) : « L’esprit humain est ainsi fait qu’il assimile mal une idée vraie si l’on n’en précise pas les contours par une condamnation qui anathématise ce qui lui est contraire. Ne voulant plus entendre parler de condamnation ni d’anathèmes, on les a remplacés par rien pour tenir leur rôle, pourtant indispensable à la vie intellectuelle, à la vie sociale, à la vie religieuse. »
Par des combats apolitiques et aconfessionnels sans adversaire dûment désigné, les catholiques, sous prétexte de ne pas faire de« communautarisme » ni de « croisade » (contre et comme leurs ennemis plus malins), ont quasiment perdu toutes leurs batailles. Ils se sont réduits temporellement en peau de chagrin, s’aliénant dans un funeste enfouissement laïciste. A tel point qu’Etienne Gilson pouvait dire d’eux, hélas, qu’ils « ne peuvent rien pour la France, parce que politiquement ils ne sont rien ». Que le réveil catholique qui a réellement permis cette grande mobilisation temporelle et spirituelle contre la nouvelle Sodome mondialiste ne s’arrête donc pas en chemin et puisse ainsi démontrer que ce n’est plus tout à fait exact ! « Etre avec le Christ ou contre le Christ, voilà toute la question », disait déjà Pie XII lors dans son radio-message de Noël 1947.
(1) Comme on l’a vu encore, par ailleurs, dans l’action même pour faire reconnaître le génocide vendéen.

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