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samedi 5 janvier 2013

Du « mariage » des homosexuels à la famille démantelée

Du « mariage » des homosexuels à la famille démantelée


Filiation, adoption, accès aux origines : agissant en tous points comme si le projet de loi sur le « mariage pour tous » sera adopté à cette date-là, le ministre délégué à la Famille, Mme Dominique Bertinotti a annoncé jeudi qu’un projet de loi sur la famille sera présenté en conseil des ministres « en mars » pour remanier en profondeur le code civil.
« Aujourd’hui notre code civil ne répond pas à la diversité des modèles familiaux et ne protège pas de la même façon tous les types de familles », a assuré Dominique Bertinotti, faisant écho à l’annonce de Jean-Marc Ayrault qui a noté dans son agenda de Premier ministre que « la reconnaissance de la diversité des modèles familiaux débouchera (…) sur un projet de loi sur la famille, (…) présenté au mois de mars ».
La « diversité des modèles familiaux » est la conséquence de décennies de dévaluation de la famille. Cela commence avec la contraception massive qui fait du plaisir, de la sexualité « récréative » la cause et le but de la cohabitation homme-femme, en attendant, de manière parfaitement logique, la reconnaissance sociale du concubinage homosexuel. Cela s’accentue avec le divorce facile et la cohabitation sans engagement durable. S’accélère avec la désaffection à l’égard du mariage, en passe d’être dépassé par le pacs et sa répudiation unilatérale signifiée par huissier. Ce n’est pas à la « diversité des modèles familiaux » que nous avons affaire – où la diversité est une valeur, forcément – mais à l’installation d’anti-modèles qui n’ont pas fini de dévaluer et de fragiliser la famille.
Et lorsque Mme Bertinotti parle de protéger pareillement toutes les familles, il ne s’agit pas de les inciter à retourner à plus de stabilité et de cohérence, mais de prendre acte de leur dislocation et de compenser leur faiblesse, ce qui aboutit immanquablement à faire prendre la place des vrais parents, notion ringarde voire taboue dans le contexte de l’adoption homosexuelle, par l’Etat-providence, ou par celui ou celle qui passe à ce moment-là : ne nous annonce-t-on pas le statut de beau-parent ?
Donc : filiation, adoption, accès aux origines. Modifier le code civil à cet égard revient à changer ce qu’il protège encore à travers la présomption de paternité et la reconnaissance de la paternité et maternité biologiques : cela ne peut se faire que dans le sens du démantèlement de la filiation biologique pour tous, rendu nécessaire par le contexte du « mariage pour tous ».
On reste songeur toutefois devant la promesse ministérielle de revoir la question de l’accès aux origines. Elle cite les accouchements sous X – on connaît le désarroi de nombreuses personnes nées ainsi, qu’il faut mettre en balance avec le fait que sans ce dispositif, elles ne seraient probablement pas là, sacrifiées sur l’autel de l’« IVG » – mais aussi le cas des procréations médicalement assistées (PMA) avec donneur.
Réel problème. On connaît le désarroi encore plus profond des enfants nés ainsi, qui n’ont aucune chance de connaître leurs origines et qui ont parfois pour toute hérédité une éprouvette à essais… Problème d’autant plus aigu qu’en France, les dons de gamètes se font en principe de manière anonyme et gratuite. Est-ce l’anonymat qui sautera ? Et dans la foulée, dans un contexte d’accès amélioré à la PMA, l’apparition des bébés sur mesure, avec donneurs choisis et peut-être un jour rémunérés ? Au nom de l’accessibilité des origines, comment éviter l’aberration des enfants dotés de trois ou de quatre « parents », sans compter l’éventuelle mère porteuse ?
C’est une révolution de fond qui se prépare, une révolution bien plus grave que la crise économique, parce qu’elle tend à achever d’exploser les fondements de la société, de la société civilisée. Curieusement, un mouvement comme le Front national semble ne pas vouloir s’en apercevoir… C’est une révolution qui trouve son expression la plus outrancière dans le projet de légalisation du « mariage » des homosexuels.
Pourtant la révolte gronde, mal informée, mal formée sans doute, mais réelle. Un sondage IFOP pour Valeurs actuelles révèle ainsi que 69 % des Français souhaitent un référendum sur la question : et même 86 % des sympathisants de droite et 55 % des sympathisants de gauche. Manière de dire que sur ce point, une écrasante majorité des Français ne fait pas confiance à l’équipe de François Hollande.
En face et dans les médias, cette résistance au « mariage » des homosexuels est présentée comme fauteuse d’homophobie. L’AFP annonce ainsi : « Effet pervers, le débat autour du mariage pour tous a provoqué une “libération de la parole homophobe” très mal vécue par de nombreux homos, notamment les plus jeunes jetés dans la “détresse” par cette haine, selon les associations défense des homosexuels. »
Et ça, ce n’est permis à aucun prix à l’heure de la normalisation du comportement homosexuel : voyez le Canada. L’université de Toronto vient de désapprouver un programme d’aide aux personnes éprouvant des inclinations homosexuelles et désirant vivre chastement, proposé par un centre catholique voisin. L’une des vice-présidentes de l’université a fait savoir au Centre Newman que son programme est « incompatible avec les valeurs de l’université, telles l’interdiction des discriminations » et « l’acceptation de la diversité, raciale, sexuelle et religieuse ».
C’est la logique de l’antiracisme étendue à toute la société.
JEANNE SMITS

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