TOUT EST DIT

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jeudi 23 août 2012

Deux poids, deux mesures

Compte tenu de mon histoire personnelle et de ma position actuelle, je ne suis  certainement pas en mesure de prendre part à la polémique sur les roms. Cependant je ne peux m’empêcher de relever le nouveau paradoxe de cet œil de Caïn, du « big brother » qui surveille l’Europe et s’exprime à travers les éditoriaux de la presse bienpensante, les commentaires quasi unanimes de la télévision et de la radio, les communiqués de Bruxelles, de Paris et du monde associatif, le discours politique et les jurisprudences diverses.
Sous l’ancien gouvernement, il était interdit de prononcer le mot rom, sous peine d’être accusé de discrimination. Un prêtre se disant ami des roms a été jusqu’à déclarer qu’il priait pour que « le chef de l’Etat ait un infarctus » : fait sans précédent je crois dans l’histoire de la République depuis sa proclamation en 1870. Un autre, plus haut dans la hiérarchie, a fait allusion à la Shoah à propos de la politique de démantèlement des camps illégaux de roms, tout comme d’ailleurs une commissaire européen. Un haut fonctionnaire de la République a été tout près d’être traîné devant la justice pour une circulaire comportant le mot rom. Un ministre, à l’époque, avait (sérieusement) inventé la formule PRISI « populations roumaines itinérantes en situation irrégulière» afin d’éviter le mot rom… Les citoyens, notamment Franciliens, pouvaient chaque jour côtoyer la  réalité des bidonvilles insalubres sous les bretelles d’autoroute, les phénomènes de mendicité infantile, etc, etc. Cependant, le mot était interdit en public.
Aujourd’hui, le pouvoir a changé. Des hommes et des femmes aux intentions pures et généreuses (…) sont aux commandes de l’Etat. Dès lors, le mot rom est à nouveau autorisé. Ils annoncent en gros, quoi qu’on en dise, la même politique : le démantèlement des campements illégaux sur la base d’une décision de justice et le retour dans leur pays de ceux qui sont en situation illégale : normal, ce sont les lois de la République… L’enrobage diffère un peu il est vrai : on ouvre (comme il est prévu par les traités européens) le marché de l’emploi aux Roumains et aux Bulgares. Tout le monde est content et fait semblant de croire que cette mesure est destinée aux roms… Bien sûr… Cependant, aujourd’hui,  plus rien n’est pareil. Le « méchant Sarko » s’en est allé, remplacé par des gens plein d’humanisme, et la bonne conscience européenne, apaisée, voit désormais les choses d’un tout autre œil…

A prendre avec dérision, bien sûr !

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