TOUT EST DIT

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mercredi 18 janvier 2012

Là-haut sur la montagne…

C’est beau, un « sommet social ». C’est haut et ambitieux comme une ascension. Une métaphore jamais banale qui évoque l’effort et le rassemblement au-dessus des nuages noirs de la crise et des discordes d’en bas. Un moment aussi où les partenaires sociaux et l’exécutif acceptent de se livrer à la confrontation de leurs intérêts contradictoires. Oui, c’est beau un pays qui se parle. Enfin.

Dommage que ce moment — d’exception, hélas — arrive tard. Si tard. Et sans doute trop tard. Pourquoi faut-il qu’en France on attende le pire pour ouvrir un dialogue tétanisé à force de se crisper ? Le souvenir des accords de Grenelle conclus dans le chaos de la fin du mois de mai 1968 et dont le nom — la rue du ministère du Travail — est aujourd’hui sanctuarisé, n’est pas la meilleure des inspirations. En 2012, qui pourrait croire sérieusement qu’un miracle durable puisse sortir d’une journée voire d’une nuit fiévreuse de négociations ? Comme s’il devait y avoir un avant et un après, ce 18 janvier, annoncé comme une date décisive par l’exécutif, porte, à l’évidence, un cahier des charges bien trop lourd sur ses épaules.

Qu’il soit orchestré, de bout en bout, à commencer par son menu, par le président de la République montre déjà ses limites. Tout doit-il donc venir d’en haut ? Les syndicats seraient-ils seulement conviés pour avaliser les décisions difficiles qu’il faudra bien prendre pour éviter le désastre de la dette ?

La tenue de ce conclave à moins de cent jours de la présidentielle n’est guère rassurante. Ainsi, il a fallu entrer dans la dernière ligne droite du quinquennat pour mettre sur la table les solutions qui fâchent. La TVA sociale, Borloo l’avait déjà sortie des cartons du sarkozysme en 2007, avant d’être gentiment prié de quitter Bercy. Merci Jean-Louis. Et voilà qu’elle revient, présentée comme une idée neuve, pour faire la fermeture. Et on s’étonne que ce ne soit pas un triomphe !

Diminuer les charges qui pèsent sur le travail est évidemment un impératif français mais ce débat controversé — les économistes se partagent entre les pour et les contre — est plutôt mal engagé. Va-t-on réduire les cotisations sociales patronales ou salariales, ou les deux ? Pourquoi avoir maquillé une taxe sur les consommateurs en taxe anti-délocalisations ? Ce sujet, très complexe, c’est en début de mandat qu’il fallait le déminer pour éclairer la réflexion sur notre modèle social. Le manipuler quand la campagne électorale est déjà engagée est non seulement tardif, mais improductif. On regarde alors rarement vers les grandes altitudes…

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