TOUT EST DIT

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mercredi 16 novembre 2011

L’amnésie DSK-DS qui?

Le spectacle d’un politique à terre est toujours écœurant, même quand l’intéressé est responsable de ce qui lui arrive. Le destin perdu de Dominique Strauss-Kahn est traumatisant pour la République. Voir l’homme qui régnait sur les sondages faire naufrage au fil des révélations sur ses turpitudes sexuelles dans les univers interlopes de la prostitution donne froid dans le dos. Six mois pile après son arrestation à New York, l’ancien champion de la gauche sociale démocrate française n’est donc plus que ce vieil homme solitaire, abandonné de tous et livré à la moquerie.

Six mois seulement! Six mois, ce n’est rien mais c’est aussi un siècle quand on est irrémédiablement entraîné dans une descente aux enfers. Ce basculement à la fois express et interminable suffit à montrer la fragilité d’une destinée brisée. Il révèle aussi, en creux, la légèreté d’un système démocratique qui a pu laisser monter une personnalité ambiguë jusqu’au pied du perron de l’Élysée.

Avec un candidat de rechange meilleur, finalement, que le titulaire, le PS s’en est fort bien tiré. Faut-il en déduire que notre démocratie est bien indulgente avec un parti qui a été suffisamment inconscient - ou volontairement aveugle - pour miser sur un cheval certes brillant mais dont il connaissait parfaitement les inquiétantes défaillances devant le respect d’une morale élémentaire. Il faut vraiment que le pouvoir soit une drogue puissante pour avoir des effets aussi amnésiques.

L’état-major du Parti Socialiste prétend qu’il ne savait pas... Il a gommé un verbe: disons plutôt qu’il ne voulait pas savoir, préférant s’accrocher à une version avantageuse qui sauvait l’éventualité d’une victoire du favori. Pendant des mois et des années, les communicants de DSK ont si bien - si on ose dire - dissimulé le profil glauque de leur héros qu’ils sont parvenus à tromper les Français. Les socialistes, eux, n’ont pas fait beaucoup d’efforts pendant toute cette longue période de séduction à distance du directeur du FMI. Personne, au fond, ne tenait à savoir la vérité et le PS était prêt à livrer le pays à un président dont il ignorait toute une partie du personnage réel.

«L’affaire» se prolongeant avec la plainte des époux Strauss-Kahn- Sinclair, il faudra bien qu’un jour les responsables d’un PS qui aspire à redevenir majoritaire s’expliquent tranquillement sur l’incroyable confiance qu’ils avaient accordée à l’homme de Washington sans aucune autre garantie que leur admiration béate. Un accroc à leur crédibilité qui a laissé un inquiétant trou béant.

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