TOUT EST DIT

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jeudi 10 novembre 2011

Inquiétude et impuissance

Depuis 2002, les «cinq plus un» (les permanents du Conseil de sécurité et l’Allemagne) négocient avec l’Iran sur son programme nucléaire. En vain. Depuis 2002, les intentions de Téhéran ne laissent aucun doute : développer la bombe sous les apparences d’un programme civil, une bombe encore à fabriquer mais qui dispose déjà de missiles à moyenne portée. Le rapport de l’AIEA ne fait que conforter cette certitude. Or ce rapport a été largement débattu – notamment en Israël – avant même sa publication. Pourquoi ?

Pour ouvrir les yeux à la Russie et à la Chine opposées à de sanctions plus dures envers l’Iran ? Peine perdue : les conceptions qu’ont Moscou et Pékin de l’équilibre du monde reposent sur l’existence de facteurs d’instabilité gênant les Américains et leurs alliés.

Pour souligner l’imminence d’une menace ? Elle n’est pas à écarter. Les prêches du clergé chiite évoquent «la fin des temps», le président Ahmadinejad éructe sur la destruction d’Israël et, question fanatisme religieux avec son cortège terroriste, le monde sait à quoi s’en tenir depuis la révolution iranienne de 1979. Il y a aussi l’activisme chiite qui inquiète les sunnites, en premier lieu l’Arabie saoudite. Le vieux partage des zones d’influence entre Perses, Arabes et Ottomans refait surface.

Alors, une option militaire avec des frappes sur les sites nucléaires ? En Israël, elle n’est plus écartée. Mais quel désastre ! Téhéran répliquera, jettera le Hezbollah libanais dans la bataille, remettra Bachar el-Assad en selle pour détourner l’opposition syrienne contre l’«ennemi sioniste», provoquera de nouveaux troubles en Irak et en Afghanistan. Sans oublier les nuisances du Hamas et une « guerre du pétrole » que déclencherait la fermeture du détroit d’Ormuz.

Enfin de vraies sanctions économiques ? Russes et Chinois s’y opposent et, de toute façon, la seule sanction vraiment efficace consisterait à boycotter le gaz et le pétrole iraniens, coupant ainsi les ressources au pays. Mais ce serait jouer au poker-menteur ! Le prix du baril s’envolerait, aggravant encore la récession en Occident. L’Europe et les Etats-Unis ont vraiment d’autres soucis…

À terme, Téhéran aura sa bombe, sous les protestations des Européens et des Américains et dans leur espoir toujours déçu de voir naître une démocratie en Iran. Officieusement, Israël possède déjà l’arme atomique. La Turquie et l’Arabie saoudite la voudront aussi. Un nouvel équilibre de la terreur va s’installer…

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