TOUT EST DIT

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mercredi 7 septembre 2011

La France vote l'aide à la Grèce sans entrain

L'Hexagone sera le premier pays à valider l'accord européen de sauvetage d'Athènes. Inquiets, des députés se demandent néanmoins si le gouvernement Papandreou pourra faire face à ses responsabilités. 

Le débat de plus en plus vif sur les niches fiscales -qui confirme bien que dans chacune d'elles se trouve un lobby prêt à aboyer!- ferait presque oublier que le projet de loi de finances rectificative examiné depuis mardi à l'Assemblée nationale vise avant tout à valider le plan de soutien à la Grèce, dessiné le 21 juillet par les chefs d'État et de gouvernement. Paris voulait le traduire rapidement dans le droit national, pour permettre au Fonds européen de stabilité financière (FESF) d'être opérationnel dès la rentrée. Alors que certains de nos voisins européens traînent des pieds, «la France est le premier pays de la zone euro à s'engager dans la procédure d'adoption», s'est ainsi félicité mardi le ministre de l'Économie, François Baroin.
Les votes des Parlements doivent donner le feu vert au Fonds afin qu'il soit plus flexible : si le processus se passe sans encombre, le FESF pourra à l'avenir prêter à un État de manière préventive «à titre de précaution», «financer la recapitalisation des banques et des établissements financiers par des prêts aux gouvernements» et enfin «intervenir directement sur les marchés secondaires de dette souveraine, afin d'éviter la contagion et de lutter contre la spéculation». Le texte étend les garanties des États à ces nouvelles missions. Dans le précédent collectif budgétaire, le plafond de la France avait été porté à 159 milliards.
Si le PS juge ce plan «insuf­fisant» et s'abstiendra aujourd'hui sur son vote, certains députés de la majorité ont affirmé dès mardi qu'ils l'adop­teraient «sans enthousiasme».

«Rester lucides» 

Yves Bur (UMP, Bas-Rhin) s'est demandé devant ses collègues «si la réponse à la crise de la dette grecque ne vient pas trop tard ou si nous ne nous voilons pas la face devant l'incapacité de la Grèce à assumer ses responsabilités». Il craint que cela n'ait qu'une conséquence: alourdir «un peu plus notre propre charge de dette». Nous devons «rester lucides», a prévenu le rapporteur de la commission des finances, Gilles Carrez, qui a demandé de la vigilance sur «l'endettement public qui se substitue à l'endettement privé».
Selon le dispositif adopté par les pays de la zone euro, si les prêts accordés par le FESF constituent une opération financière sans effet sur le déficit, la dette publique, elle, augmentera du montant des prêts garantis «au fur et à mesure de leur versement», souligne le texte . Reste alors à espérer que les craintes des investisseurs quant à la capacité de la Grèce à se réformer et à rembourser ses dettes ne se concrétisent pas…
Pour l'heure, Paris refuse de céder au défaitisme. «Nous faisons confiance au gouvernement grec pour décliner le plan d'économie qui est indispensable, pour conditionner le soutien qu'ils auront, des Européens et du Fonds monétaire international», a insisté mardi François Baroin. Lucide sur les interrogations que suscite la situation actuelle, il a aussi tenté de rassurer sur l'état de l'économie en Europe: «sans nier qu'il y a des difficultés», le ministre a assuré que les fondamentaux étaient «bons» et s'est dit confiant dans la solidité du modèle bancaire. Dans ce contexte, «la France n'est pas menacée de récession», a-t-il assuré.

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