TOUT EST DIT

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samedi 7 mai 2011

Le Portugal à vendre


Le gouvernement portugais démissionnaire a présenté jeudi le programme de rigueur qui prévoit, à partir de l’année prochaine, une série de mesures supplémentaires, afin de ramener un déficit public de 9,1 % du PIB en 2010 à 3 % fin 2013. Ce programme vient en contrepartie de l’aide financière de 78 milliards d’euros de l’Union européenne et du FMI. Sans compter le taux d’intérêt qui évoluera, au cours des années de remboursement, de 3,25 à 4,25 %. Tandis que, dans le même temps, la BCE envisage de rehausser son taux directeur.

Au chapitre des réductions de dépenses, ce programme prévoit notamment le gel des salaires des fonctionnaires et des retraites jusqu’en 2013, la baisse des retraites supérieures à 1 500 euros, la réduction de 15 % des coûts dans les entreprises publiques, la réduction de la durée et le plafonnement des allocations chômage, etc.

A celui des recettes, le plafonnement des déductions fiscales à l’impôt sur le revenu pour les dépenses de santé, éducation et logement, l’imposition des revenus sociaux, la hausse des taxes à la consommation, etc.

Entre autres…

« C’est un programme dur, mais nécessaire et juste », a déclaré à Lisbonne le chef de la mission de la Commission européenne, Jürgen Kröger, tandis que son homologue du FMI, Poul Thomsen, l’a qualifié d’« ambitieux et réaliste ».

Jürgen Kröger a cependant assorti sa satisfaction d’un avertissement, à savoir que l’exécutif qui « sortira des prochaines élections devra assumer la responsabilité de ce programme » sous peine de se voir « limiter » les transferts de fonds prévus dans l’accord conclu mardi.

Le président du parti social-démocrate, principal parti de l’opposition, a affirmé, comme il l’avait déjà dit auparavant (Présent du 8 avril), son « total engagement avec les objectifs » du programme économique. Pedro Passos Coelho est, il est vrai, considéré comme le favori des prochaines élections législatives, et pourrait ainsi succéder comme Premier ministre à José Socrates…

INTER

Efforts de la population…

Ce plan de sauvetage du Portugal exigera des « efforts majeurs de la population », ont cependant averti jeudi le Commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, et le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn. « Dans ce contexte, nous soutenons vivement l’intention des autorités de protéger les groupes les plus vulnérables et d’assurer qu’il sera mis en place d’une manière socialement équilibrée », précisent-ils toutefois.

Sans rire… L’actuel ministre des Finances, Fernando Teixeira dos Santos, a d’ores et déjà indiqué que ce plan entraînerait une contraction de l’économie – pourquoi ne pas parler de récession ? – « d’environ 2 % en 2011 et 2012 » et que le chômage pourrait atteindre les 13 % d’ici 2013.

« Les conditions de vie des travailleurs, des retraités et d’une grande partie de la population risquent de s’aggraver », a traduit Manuel Carvalho da Silva, secrétaire général de la CGTP, la principale confédération syndicale du pays.

Quand on connaît un peu le Portugal, on sait que ses habitants ont, pour la plupart, déjà mal vécu le passage à l’euro, et qu’ils n’arrivent plus à faire face à l’augmentation du coût de la vie. On peut donc faire pire ?

L’Allemagne a d’ailleurs tenu à mettre les points sur les i. « Nous allons faire attention à ce que les données livrées, telle que la croissance économique, soient réalistes », a déclaré Angela Merkel.

A Berlin, certains vont plus loin encore ! « Avant de risquer l’argent des autres, le Portugal devrait vendre ses bijoux de famille, et notamment ses réserves d’or. Toute autre attitude serait contraire à la solidarité », a ainsi déclaré Frank Schäffler, député du FDP, le parti libéral-démocrate. On ne suppose tout de même pas que ce député (ou son traducteur) envisage d’émasculer un pays…

En réalité, il s’agit donc de vendre le Portugal à l’encan. Frank Schäffler avait d’ailleurs demandé l’année dernière que la Grèce vende certaines de ses îles pour se renflouer, ce qui est encore plus clair…

Cette démocratie européenne qui détruit les pays qui ont eu la faiblesse d’y entrer me fait irrésistiblement penser au Saturne de Goya dévorant ses enfants. Barroso et Strauss-Kahn pourront toujours proposer de mettre un euro sous la langue des pays qui en mourront, mais il n’est pas sûr que Charron accepte de leur faire traverser le Styx pour une monnaie de singe !

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