En cette période traditionnelle de vœux, faut-il que vous, lecteurs, souhaitiez à notre quotidien de ne présenter que de « bonnes nouvelles » ? Faut-il que nous, journalistes, détournions le regard des événements malheureux ? Ne faudrait-il rien écrire sur Haïti, sur la Côte d’Ivoire, rien sur le chômage, rien sur les catastrophes naturelles ? Curieuses questions adressées à un quotidien d’informations générales, qui essaie de poser sur l’actualité un regard éclairé par l’Évangile. N’y aurait-il pas de place dans ses colonnes pour les pauvres, les étrangers, les malades, les prisonniers, les persécutés pour la justice, ceux qui le sont au nom de leur foi ?
Bien sûr que si. Le vœu que, lecteurs et journalistes, nous devons formuler, c’est de repérer, au travers des difficultés, les raisons de croire en une solution et de savoir mettre en lumière les hommes et les femmes qui agissent pour construire cet avenir meilleur. Taizé rassemble actuellement des milliers de jeunes à Rotterdam et les invite ainsi à la Joie – mais une joie, précise Frère Alois, qui n’est pas une fuite devant les souffrances.
De l’année écoulée, trois images peut-être (d’autres choix sont possibles) disent cette joie, sans occulter le tragique où elle s’enracine : le film rappelant le martyre des moines de Tibhirine et leur message de fraternité, diffusé à l’heure où s’exaspèrent les tensions entre chrétiens et musulmans ; la force d’hommes emmurés vivants dans une mine chilienne, capables de faire front ensemble, sans douter qu’on viendra un jour les délivrer ; une femme d’une grande dignité, Aung San Suu Kyi, enfin rendue à la liberté en Birmanie. Souhaitons-nous mutuellement moins de noirceur sur l’horizon du monde et de telles personnalités pour l’éclairer de leur simple lumière.
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