TOUT EST DIT

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jeudi 15 juillet 2010

Retraites, acte II

Sans tambour ni trompette, l'acte I du projet de réforme des retraites vient de s'achever. Il y avait eu un prologue composé de l'annonce de multiples pistes et fausses pistes. Le gouvernement observait les réactions, faisant deux pas en avant puis un pas en arrière en fonction des humeurs. Il y eut ensuite la présentation du véritable projet. Cet acte I a connu deux phases. La première où le sujet était dans toutes les conversations et qui s'est conclue par une manifestation de rue certes imposante, mais pas historique. La seconde où le sujet a été englouti sous la tornade médiatique de l'affaire Bettencourt. Plus personne n'en parle, si bien que le projet de loi a pu être présenté paisiblement en Conseil des ministres, après que le Conseil d'Etat a rendu son avis selon lequel, sur le plan juridique, il n'y a rien à redire. L'affaire Bettencourt, si violente par ailleurs pour le pouvoir, aura eu cette conséquence paradoxale d'aider le projet de réforme à franchir sans encombre la première étape.

L'acte II va donc commencer avec la transmission du projet de loi au Parlement. Les oppositions syndicales vont naturellement réapparaître. Mais avec quelle force ? Toute l'Europe sera plongée à la rentrée dans un climat de rigueur et il sera difficile à quiconque de plaider autre chose que l'équité dans la rigueur, ce qui n'est pas une partition aisée pour des syndicats. L'opposition politique se manifestera également, mais, tant qu'elle n'aura pas défini une réforme alternative crédible, sa voix risque d'être peu audible.

Restent en lice la majorité parlementaire elle-même et son président, Jean-François Copé. Il se pourrait bien qu'ils récupèrent le beau rôle dans cet acte II. D'abord parce que le président de la République est affaibli ; ensuite parce que l'occasion paraît belle pour que le Parlement se saisisse des prérogatives nouvelles que lui a données la réforme constitutionnelle de juillet 2008. Sur les sujets sensibles de la prise en compte de la pénibilité au travail ou des carrières tronquées des femmes, il pourrait contraindre le gouvernement à des concessions plus fortes que tout autre acteur.

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