TOUT EST DIT

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mardi 4 mai 2010

Emprunter c'est gagner...


On l'avait oublié. Et pourtant. Nicolas Sarkozy avait convié en juin dernier les parlementaires à Versailles pour leur annoncer. L'Etat français lancerait un grand emprunt pour "financer nos priorités nationales". Bigre, il en allait de notre plus haute destinée par temps de crise. À telle enseigne que deux anciens Premiers ministres aux neurones incontestés étaient chargés de plancher sur le montage idéal. Le débat a battu son plein jusqu'à la remise de leur rapport, baptisé "Juppé-Rocard", préconisant un effort public en faveur des investissements d'avenir de l'ordre de 35 milliards d'euros. La fourchette eut l'heur de satisfaire le président de la République qui arbitra en sa faveur. Et puis plus rien. Silence radio, le Grand Emprunt avait disparu des écrans. Un peu comme si notre rutilant futur disparaissait au profit d'un morne présent. Déficits publics abyssaux, dette globale insupportable, on avait le sentiment que la maison France n'avait plus les moyens de lever les milliards nécessaires. Eh bien si, elle les a puisque François Fillon a validé hier le lancement des premiers projets. Et qu'on ne vienne pas accuser le gouvernement d'aggraver notre situation financière. D'abord une partie des dépenses devrait être couverte par les intérêts que les banques ont versés à l'Etat en contrepartie de l'argent prêté pour les sauver du naufrage. Ensuite, grâce à l'effet de levier, les fonds alloués aux projets prometteurs devraient rapporter gros, foi de Premier ministre. Cela s'appelle un "retour sur investissement". C'est comme le prêt à la Grèce. Non seulement, nous n'aurons pas à bourse délier, puisque nous allons prêter sur notre capacité à émettre des obligations, mais nous allons faire du bénéfice sur les taux. Plus de doute. Emprunter, c'est gagner !



Hélène Pilichowski

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