Alors que les deux tiers des Français réclament une loi sur la burqa, une femme, non musulmane, témoigne de l’épreuve qu’elle a vécue en passant volontairement un mois sous un voile intégral.
C’est l'un de ces débats de société cacophoniques à souhait, dont la France a le secret. A l’origine, un voeu, celui de clarifier : interdire ou non le port de la burqa dans l’espace public. Un débat lancé par André Gerin, député (PCF) du Rhône, qui, en juin dernier et dans nos colonnes, propose une résolution et réclame une commission d’enquête parlementaire sur ces femmes intégralement voilées qui seraient au plus 2 000 dans l’Hexagone.
Un débat confus
Après plus de six mois d’auditions et d’écharpages politiciens, et alors qu’un imam vient pour la première fois de se déclarer favorable à l’interdiction, la mission parlementaire s’achève dans la confusion. Demain, c’est un texte en demi-teinte, ne satisfaisant personne pleinement, qui sera remis au président de l’Assemblée, Bernard Accoyer. Il préconise le vote d’une loi interdisant la burqa dans l’ensemble des services et des transports publics, ainsi qu’à la sortie des écoles. En cas d’infraction, pas de sanction « pénale », mais « un refus de délivrance du service demandé ». Nicolas Sarkozy, qui doit rendre hommage ce jour aux soldats musulmans dont les tombes ont été profanées dans le Pas-de-Calais puis sera sur l’antenne de TF 1 dans la soirée, aura sûrement à coeur d’aborder le sujet.
Loin du Palais-Bourbon, qu’en pensent les Français ? D’après un sondage exclusif GN Research, ils sont majoritairement pour une loi, mais aussi nombreux à rester indifférents devant une burqa, et rares à compatir au sort de ces femmes.
Ces dernières, volontaires ou pas pour se voiler, vivent pourtant une épreuve. C’est ce que révèle Bérengère Lefranc, une artiste dont l’étonnant témoignage sortira bientôt en librairie. Pendant un mois, elle a porté la burqa et a vécu l’enfer. Celle qui pensait être invisible n’a rencontré que regards courroucés, paroles blessantes et crachats. A tel point qu’elle pense qu’une loi antiburqa risque de condamner ces femmes à une double peine, prisonnières du voile et cloîtrées à la maison, invisibles pour de bon.
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Le Parisien
lundi 25 janvier 2010
Elle raconte un mois de calvaire sous la burqa
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