TOUT EST DIT

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samedi 3 octobre 2009

Les Vingt-Sept lancent l’idée d’une taxe carbone au sein de l’UE pour lutter contre le changement climatique

C'est une première : les ministres des finances des Vingt-Sept ont évoqué, vendredi 2 octobre à Göteborg, l'opportunité de créer une taxe carbone étendue à l'ensemble de l'Union européenne (UE). L'initiative esquissée par la Commission s'inspire des exemples scandinaves, notamment celui de la Suède, qui préside l'Union jusqu'à la fin de l'année. C'est "une très bonne source de revenus", et un "modèle très efficace" pour réduire les émissions de CO2, a fait valoir le ministre suédois des finances, Anders Borg.

L'idée rejoint la démarche française, tandis que le débat fait rage à Paris sur les modalités, et l'impact de la taxe carbone annoncée le 10 septembre par Nicolas Sarkozy. "Le fait d'introduire une nouvelle taxe dans l'UE n'a jamais été facile et cela l'est encore moins en période de crise économique et financière", a reconnu Laszlo Kovacs, le commissaire en charge de la fiscalité, "mais il est évident que le changement climatique est un défi mondial aux conséquences plus désastreuses que la crise actuelle".

RÉPARTIR LA CHARGE
Aux yeux de ses promoteurs, la taxation généralisée du carbone peut, entre autres, constituer une précieuse manne pour financer l'aide européenne à la lutte contre le réchauffement climatique. L'UE promet d'accorder entre 2 milliards et 15 milliards d'euros par an aux pays non industrialisés, en cas d'accord lors de la conférence de Copenhague, en décembre, sur les quelque 100milliards nécessaires, selon elle, à partir de 2020.

En pleine crise économique, les Vingt-Sept s'étripent encore sur la meilleure façon de se répartir la charge. M. Borg souhaite combiner "la capacité à payer, et la responsabilité en termes d'émissions". Vendredi, la Pologne, et de nombreux pays d'Europe centrale, dont le niveau de pollution est élevé, ont refusé une nouvelle fois de cotiser davantage que les pays les plus riches de l'Union.

La taxe carbone européenne concernerait toutes les activités, comme les transports et l'agriculture, qui ne sont pas couverts par le mécanisme d'échange des quotas d'émissions de CO2. Ce dispositif, mis en œuvre par les Vingt-Sept afin d'inciter les industries polluantes à l'être moins, ne vise que 40 à 45 % des émissions européennes. L'idée serait de taxer les émissions de CO2 de tous les autres secteurs, par le biais d'une révision du cadre communautaire concernant la fiscalité sur l'énergie.

Vendredi, M. Kovacs a assuré n'avoir entendu "que des avis encourageants" de la part des ministres. Au moins deux pays, la Grande-Bretagne, et l'Autriche, ont pourtant montré des réserves, alors que les décisions fiscales requièrent l'unanimité au sein des Vingt-Sept. Mener à bien un tel projet sera "difficile, mais il faut y travailler", a dit la ministre française de l'économie, Christine Lagarde, devant ses homologues. La Commission pourrait faire une proposition concrète courant 2010
Philippe Ricard

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